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Édito
La démocratie vacille, mais les responsables politiques restent les yeux rivés sur la présidentielle de 2027
Nos institutions traversent une crise profonde : rejet massif des élus, dette qui explose, instabilité politique, et déjà, si François Bayrou n'obtient pas la confiance de l'Assemblée, un cinquième Premier ministre en deux ans. Pourtant, les responsables politiques ne pensent qu’à 2027.
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Notre démocratie est malade. La vie politique est devenue un jeu de ball-trap où les gouvernements se ramassent à la pelle — on connaîtra bientôt notre cinquième Premier ministre en deux ans, en cas de vote défavorable à François Bayrou lundi 8 septembre. D’après toutes les enquêtes d’opinion, jamais les Français n’ont manifesté un rejet aussi massif de leurs élus. Il n’y a plus que 14% des sondés qui font encore confiance aux partis politiques. Des mobilisations de rue se profilent, le 10 septembre, avec des slogans purement destructeurs : "Bloquons tout !". La dette s’envole, les caisses sont vides, le spectre de la guerre se rapproche, et dans ce contexte ultra-anxiogène, nos représentants n’ont d’yeux que pour… 2027.
La faute à la "présidentialite", ce virus qui touche les responsables de tous les partis, les cadors comme les seconds couteaux. Comme dans la fable de La Fontaine : "Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés". Édouard Philippe ne pense qu’à ça en se rasant de nouveau. Gérald Darmanin se lance, Gabriel Attal piaffe. Les autres limogés de Matignon, Michel Barnier hier, François Bayrou demain, s’imaginent en recours. Bruno Retailleau s’éveille. Les laminés de la droite, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand, rêvent de résurrection. Sans oublier, à gauche, Olivier Faure, François Ruffin, Clémentine Autain, les deux vétérans Jean-Luc Mélenchon et François Hollande. Ou, à l’extrême droite, Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui se surveillent du coin de l’œil.
Le bal des obsessions personnelles
L’obsession présidentielle ne date pas d’hier, mais l’épidémie prend de l’ampleur. Surtout, elle contraste avec la gravité du moment. Soutenir ou censurer le gouvernement. Négocier le budget ou le rejeter en bloc. Tailler dans les dépenses ou les augmenter. Les patients atteints de "présidentialite" ne font ces choix cruciaux qu’à l’aune de leurs ambitions personnelles et de petits calculs incertains.
Dans son dernier livre, l’écrivain italien Giuliano Da Empoli, ancien conseiller de Matteo Renzi, décrit drôlement ce tropisme français. "Il y a à tout moment 123 personnes à Paris qui estiment avoir une chance sérieuse de devenir le prochain locataire de l’Élysée, écrit-il. Parmi elles, 7 ou 8 sont vraiment dans la course. Les autres savent qu’elles ne sont pas en position de force, mais se disent qu’on ne sait jamais, qu’un concours de circonstances peut faire émerger la nécessité historique de leur avènement." Peut-être. Mais pendant ce temps-là, l’opinion se détourne chaque jour un peu plus de ce petit théâtre d’ombres…
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