Édito
Législative partielle à Paris : on ne marche pas impunément sur les plates-bandes de Rachida Dati

Elle sera quand même candidate même si les LR lui ont préféré lundi l'ancien Premier ministre, Michel Barnier.

Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La ministre de la Culture, Rachida Dati, le 25 juillet 2025. (THIBAUD MORITZ / AFP)
La ministre de la Culture, Rachida Dati, le 25 juillet 2025. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Rachida Dati est prête à tout, y compris à entrer en dissidence, car on ne marche pas sur ses plates-bandes impunément. Le 7e arrondissement de Paris, c'est sa chasse gardée. Pas question de voir débarquer un ancien Premier ministre.

Rachida Dati estime que Michel Barnier est parachuté. Il a beau habiter depuis des années dans la circonscription, le Savoyard n'a rien à faire là comme député, selon la ministre. Surtout, elle ne veut pas que LR vienne contrarier ses plans : sa candidature pour l'hôtel de ville en mars prochain. Michel Barnier a beau jurer qu'il ne vise pas la mairie de Paris, elle ne veut pas prendre le risque d'avoir un poids lourd dans les pattes. Cette législative, elle veut en faire sa rampe de lancement.

Guerre des droites en perspective

"Nous sommes en guerre", assume un lieutenant de Rachida Dati. "Ce n'est pas la première, ni la dernière à droite", relative un sénateur qui, connaissant le tempérament de la ministre, n'est pas serein pour Michel Barnier : "Elle va lui faire la misère !", prédit-il. Confrontation de styles garantie entre le négociateur du Brexit versus "le bulldozer du 7e". Dans le camp Dati, "on ne mise pas un centime sur une victoire de Barnier". Quand un dirigeant pro-Barnier estime "qu'avec son agenda judiciaire, Dati est plus faible qu'on ne pense, et compense ça par un excès de pression". Un ténor LR reste perplexe : "C'est compliqué de gagner face à elle".

Difficile d'éviter l'affrontement. On parle de Rachida Dati qui n'est pas du genre à mettre un genou à terre, on l'a vu dans sa riposte musclée à l'égard des magistrats qui l'ont renvoyée en correctionnelle pour corruption. Mais chez LR, certains espèrent encore une conciliation, avec des discussions sur les municipales. LR lance son opération "casque bleu" car, si ce combat pour la législative va au bout, il risque de faire un mort, elle ou lui. Si Rachida Dati perd, ce sera un mauvais signal pour elle pour les municipales de 2026, et si Michel Barnier s'incline, ses rêves de retour aux avant-postes pour la présidentielle prendront un sacré coup.

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