Emmanuel Macron veut revenir sur la scène nationale alors que tout le monde semble déjà obsédé par 2027

Très présent à l'international et voulant prendre les rênes du soutien européen à l'Ukraine, Emmanuel Macron veut revenir sur la scène politique intérieure. Il prévoit, mardi 13 mai, deux heures en prime time sur TF1, pour répondre aux interpellations des Français.

Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président Emmanuel Macron, le 7 mai 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le président Emmanuel Macron, le 7 mai 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Emmanuel Macron fait feu de tout bois, sur la scène internationale, comme sur la scène politique intérieure, où il prépare une sorte de retour au premier plan. Il prendra la parole dans une grande interview télévisée de deux heures prévue sur TF1, mardi 13 mai 2025, afin de s'adresser aux Français sur les problèmes nationaux.

En effet, toutes les dernières interventions du président ont été consacrées aux crises internationales, notamment pour alerter l'opinion sur la menace russe. Un tropisme justifié par les bouleversements géopolitiques déclenchés par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, mais qui illustre aussi une sorte d'exil. Depuis l'échec de la dissolution, Emmanuel Macron a déserté la politique intérieure pour se réfugier sur le champ international, où il peut s'ébrouer, mobiliser et lancer des initiatives, sans se soucier du blocage politique dû à l'absence de majorité à l'Assemblée.

Revendiquer le leadership en matière de défense

On l'a encore vu hier, mercredi 7 mai, quand le chef de l'État a reçu à l'Élysée le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz. Accolades, tapes dans le dos, selfies tout sourire et messages en allemand sur les réseaux sociaux pour souhaiter "Wilkommen" à son "neuen  Freund" ("Bienvenue" à son "nouvel ami"). Emmanuel Macron n'a pas lésiné sur les moyens.

Il en a surtout profité pour revendiquer de nouveau le leadership dans le soutien à l'Ukraine et le réarmement de l'Europe face à la menace russe. Avec la mise en place d'un "conseil de défense et de sécurité franco-allemand", il mise en fait sur le tournant historique enclenché par le chancelier Merz en matière de défense, pour installer une structure pérenne de coopération, amorce de son rêve d'une "autonomie stratégique européenne".

Reprendre l'initiative avec un référendum ?

Replonger dans la politique intérieure reste primordial pour ne pas disparaître d'un film qui continue de se dérouler sans lui. Mercredi 7 mai, cela faisait 8 ans, qu'Emmanuel Macron a été élu pour la première fois à l'Élysée et il se désole de voir peu à peu son bilan détricoté, ou tout bonnement effacé.

Il entend le réhabiliter, voire essayer de reprendre l'initiative, peut-être en dégainant un référendum. Cette soif d'action l'a déjà conduit à annoncer une "convention citoyenne" sur les "temps de l'enfant", à propos des vacances et des rythmes scolaires. Des sujets qui ne font pas vraiment partie du domaine réservé du président, mais relèvent plutôt du champ d'action gouvernementale. Cette frénésie en dit long sur sa frustration. À deux ans de l'échéance, tous les ténors sont déjà entrés en campagne présidentielle, jusqu'au cœur du bloc central. Signe que, dans les têtes au moins, l'après Macron a déjà commencé.

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