Nicolas Sarkozy à la (re)conquête des électeurs partis au FN
L'ex-président de la République et actuel patron de l'UMP était ce vendredi matin l'invité exceptionnel de France Info et France Bleu. Parmi les défis qui s'imposent à lui, à 9 jours du premier tour des élections départementales : convaincre les électeurs de droite partis chez Marine le Pen de faire machine arrière..
L'histoire se répète.. mais à l'envers.. Rappelez-vous, c'était en 2007.. à l'époque, Nicolas Sarkozy s'imposait à la présidentielle en siphonnant littéralement l'électorat du Front National.. Jean-Marie Le Pen enregistrait alors son pire score jamais enregistré à une présidentielle, excepté la première, celle de 1974 : le patron du FN recueillait seulement 10,4% des suffrages, soit un million de voix de moins qu'en 2002. Auteur de cette performance : Nicolas Sarkozy, le même qui, aujourd'hui, se retrouve interpellé sur France Info par une électrice déçue. Roselyne explique au Président du l'UMP : "Moi je suis de droite, j’ai toujours voté, mais là je vous avoue que j’ai envie de voter Front National. Dites-moi une phrase qui me fasse changer d’avis et qui me rebooste pour mon parti et pour notre France !"
La réponse va prendre un petit peu plus d'une phrase. En attendant, Nicolas Sarkozy s'emploie à retrouver le ton qui a fait ses succès passés : direct, et proche des gens. "Je peux comprendre votre colère et votre déception à notre endroit en général et au mien en particulier. Mais est-ce que vous croyez, Roselyne, qu’on vote par colère ou avec sa raison ? On va pas laisser Madame Le pen diriger la France ! Vous pensez qu’ils seront plus heureux, vos enfants, qu’ils auront plus de travail ? Vous pensez que dans votre département ça ira mieux ? Roselyne, une fois qu’on tape du poing sur la table, qu’on tape un bon coup, ça va pas mieux après. Il faut construire."
Principale cible de Nicolas Sarkozy, la gauche
Nicolas Sarkozy tend la main aux électeurs tentés par le FN. Pour autant, ce n'est pas ce parti-là qu'il cible le plus. L'adversaire privilégié du patron de l'UMP reste la gauche accusée une nouvelle fois d'alliance objective avec le Front National.. FNPS : Nicolas Sarkozy assume la formule, testée depuis plusieurs jours.. tout en la nuançant légèrement.. "Je n’assimile pas naturellement le ps au front national, mais le résultat c’est que quand vous votez pour un candidat du fn, vous aurez un conseiller général socialiste de plus dans votre département ". Dans la ligne de mire sarkozyste : le Premier ministre Manuel valls, et sa "peur que la France se fracasse sur le FN".
"Quand je dis qu’il s’énerve un petit peu, c’est très en dessous de ma pensée. Je ne sais pas ce qu’il a, tous les jours il nous en sort une. Il nous a dit qu’il avait peur ? C’est pas rassurant, imaginez que nous sommes dans un bateau et que le capitaine dit à l’ensemble des passagers : ‘j’ai peur’. Il a peur de quoi ? Nous, ce qu’on craint, c’est sa politique… »
Un enjeu personnel
Si Nicolas Sarkozy s'en prend prioritairement à la gauche, et non au Front National, c’est qu’il se doute que, certes, les scores du FN vont faire de l'ombre à la victoire annoncée de l'UMP mais que cette victoire se fera quand même contre le PS. On estime qu'une 20aine de départements pourraient basculer de gauche à droite, soit l'inversion du rapport actuel, qui est de 60 départements de gauche pour 40 de droite. Or, Nicolas Sarkozy voit plus loin que les départementales. Ce scrutin représente un gros enjeu personnel pour la suite alors que son retour n'est pas aussi flamboyant qu'il l'imaginait, Il peut être cette fois celui qui apporte la victoire à son camp.. de quoi asseoir sa légitimité en vue de la présidentielle de 2017. C'est d'ailleurs ainsi qu'il faut comprendre le mea culpa exprimé ce vendredi matin.v Mea culpa à propos, toujours, de la montée du FN..
"Pendant 2 ans et demi ma famille politique a offert le spectacle de la division. Cette division a offert un boulevard au front national, en opposition à un pouvoir rejeté. Aujourd’hui, la famille est réunifiée, nous faisons notre travail d’opposition et de proposition".
Le message est limpide : jusqu'ici, l'UMP se déchirait, le FN en profitait. Mais, maintenant, tout va changer. Qu’on se le dise, Nicolas Sarkozy le rassembleur est de retour, et il compte bien reconquérir tous ses électeurs de 2007. Y compris ceux partis - ou repartis - vers le Front National..
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