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"De grâce", une tragédie grecque au port du Havre

L'empire des séries Laurent Valière Le samedi à 17h55, 20h25 et 22h55, le dimanche à 15h55, 17h55 et 19h54

Olivier Gourmet est magistral dans le rôle d'un vieux docker syndicaliste du port du Havre, et père d'une famille en décomposition, sur fond de trafic de drogue. Une série à la fois lyrique et sombre, disponible sur Arte.tv.

franceinfo - Laurent Valière

Radio France

Publié le 04/02/2024 11:58

Temps de lecture : 2min

Pierre Lottin, Astrid Whettnall et Olivier Gourmet jouent dans la série "De grâce". (ARTE)

Le port du Havre, ses grues de levage des containers, ses bateaux par centaines, ses dockers ouvriers au dur labeur, et son trafic de drogue. Dans la série De grâce, diffusée sur Arte, Olivier Gourmet incarne un syndicaliste père de famille qui y a fait toute sa carrière en tant que docker. Trois enfants, dont certains pas vraiment dans le droit chemin : l’un d’entre eux met le feu aux poudres en se faisant arrêter par la police avec de la drogue.

De grâce est une magnifique et sombre série en 6 épisodes, qui plonge dans l’histoire d’une famille d’ouvriers. Olivier Gourmet est impérial dans le rôle du père. C’est la couleur du scénario qui lui a plu : "Ce n'était pas écrit, mais je sentais l'univers brun, une espèce de tragédie grecque, un crescendo haletant. Il y avait l'atmosphère, l'humeur qui se dégageait assez fortement de ce scénario et de la rencontre avec le réalisateur. Je savais qu'on allait faire du travail de mise en scène pointilleux sur l'image, les cadrages, l'écriture cinématographique."

Un père de famille et ses secrets

De grâce est aussi un thriller avec un père de famille dont on découvre peu à peu les secrets. Olivier Gourmet lève le voile : "Syndicaliste de la vieille école, il va essayer de s'en sortir, mais cela se passe souvent à huis clos : on règle les problèmes en interne, on n'alerte pas spécialement les autorités compétentes pour mettre de l'ordre dans ces histoires."

Une tragédie grecque, c'est ce que ressent aussi l’impeccable Panayotis Pascot dans ce qui est son premier drame à l’écran – il incarne le petit dernier de la famille : "Il y a des piliers, des forces qui se déploient sur des personnages, des forces qui ne sont pas maîtrisables, des sorts qui sautent des générations ou non... j'ai l'impression, effectivement, que la famille se décompose, que le père a un peu colonisé ses enfants."

De grâce une série lyrique, puissante, humaine, qui vous happe. 6 épisodes diffusés sur Arte le jeudi et déjà disponible sur la plateforme gratuite de la chaîne.