Khalid Albaih, le dessinateur soudanais en exil qui rêve de voir ses enfants prendre le chemin du retour au pays
Caricaturiste et réfugié politique, il dit dans "The Guardian" combien l’intérêt des jeunes générations pour l’action lui redonne espoir de voir le Soudan se soulever, et en finir avec les putschs militaires. Une lettre qui traduit toute la complexité qu’il y a entre le désir de retour et l’impossibilité de le faire.
Cela fait trente ans qu’il est parti, ou plutôt que son père, diplomate l’a emmené avec lui dans sa fuite, loin de son pays natal. Khalid Albaih a 41 ans, il est caricaturiste, et, alors que le Soudan vient de vivre un énième coup d’Etat militaire puis un remaniement, il publie dans le quotidien britannique The Guardian une lettre, pleine d’espoir, d’optimiste, parce qu’il l’écrit en regardant ses enfants. C’est sa fille qui un matin l’a réveillé en improvisant avec son frère et sa sœur une manifestation anti-putsch dans son salon, à sa grande surprise, puisque depuis des années, il les tient volontairement éloignés des chaines d’information et de toute discussion politique sur le Soudan. Exactement comme l’a fait avec lui son propre père.
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"J’avais onze ans, écrit-il, lorsque nous avons quitté la capitale, Khartoum pour trouver refuge au Qatar. À la maison, nous n’avions pas le droit d’en parler. Pendant des années, j’ai écouté depuis ma chambre mon père et ses amis qui se querellaient sur la politique, sur le régime d’Omar el-Beshir. Et je ne comprenais pas pourquoi mon père, si engagé pour les libertés, si inquiet pour son pays en était parti. Je ne comprenais pas non plus pourquoi il empêchait ses enfants d’accéder aux nouvelles. J’avais envie de lui demander, mais pour qui est-ce que tu te bats ?"
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Pour dénoncer les abus de pouvoir, les autoritarismes, la corruption, Khalid Albaih est devenu caricaturiste. Ses dessins ont été publiés dans le New York Times, The Atlantic, The Guardian, et sur sa page Facebook "Khartoon". Sa vie est ponctuée de déménagements, il est parti s’installer aux États-Unis, puis au Danemark, avant de revenir récemment au Qatar mais jamais il n’a pu rentrer au Soudan. Il y est allé, en 2019, pour fêter la destitution d’Omar El-Beshir après 30 années de règne. Mais il n’a pas voulu rester. Trop d’instabilité, d’incertitude. Le coup d’État perpétré par l’armée il y a peu lui a donné raison. "Aujourd’hui, je comprends mon père, dit-il, mais je comprends aussi mes enfants, cette jeune génération, surprenante, et bien plus active que nous ne l’étions." Et qui, peut-être, parviendra à changer les choses et tourner la page de décennies d'autoritarisme.
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