Un panneau "Casse-toi, pov'con" devant la justice européenne
En 2008, à Laval, un militant de gauche avait brandi une affichette sur le parcours de Nicolas Sarkozy. Il reprenait mot pour mot l'expression employée par le président de la République au salon de l'agriculture. Le tribunal l'a pourtant condamné pour "offense au chef de l'Etat". Ce militant, Hervé Eon, n'est pas d'accord. Il demande maintenant à la justice européenne de condamner la France.
Cette phrase ne contient que
quatre mots, elle a été prononcée il y a cinq ans, et pourtant elle encombre
encore les tribunaux. En février 2008, au salon de l'agriculture, un visiteur
refuse de serrer la main à Nicolas Sarkozy. Il dit au chef de l'Etat : "Touche
moi pas". Le président est énervé. C'est là qu'il répond :
"Casse-toi, pov'con".
En quelques heures, cette
phrase fait le tour du pays. Elle est commentée, critiquée. Elle colle aux pas
de Nicolas Sarkozy, jusqu'à la ville de Laval, où le président effectue une
visite. Nous sommes en août 2008. Sur le parcours du chef de l'Etat, un homme
brandit une pancarte. Sur son affichette, il a écrit quatre mots : "Casse
toi, pov'con". Il reprend exactement l'expression de Nicolas Sarkozy au salon
de l'agriculture.
L'homme est immédiatement
interpellé. Il s'appelle Hervé Eon. A l'époque, il a 56 ans. Il est sans
emploi. Il milite à gauche. Il a voulu manifester contre Nicolas Sarkozy. Mais
pour le parquet, il a commis un délit. Il a "offensé le chef de l'Etat".
Trois mois après, le militant est convoqué devant le tribunal correctionnel.
Hervé Eon est condamné. Il reçoit une amende
: trente euros avec sursis.
C'est une peine de principe.
Elle est légère. Mais peu importe : Hervé Eon estime qu'il n'a aucune raison
d'être condamné. Il fait appel de la décision. Il échoue. La peine est
confirmée. Le militant passe alors à l'étape suivante. Il essaie de se pourvoir
en cassation. Mais là encore, sa demande est refusée. Pour la justice
française, la condamnation est définitive.
Hervé Eon ne s'y résoud pas.
Il va donc frapper un grand coup. Il saisit la Cour européenne des droits de
l'homme, qui est installée à Strasbourg. Il demande à la justice européenne de
condamner la France pour atteinte à la liberté d'expression. Il est soutenu par
un collectif, des citoyens qui veulent abroger ce délit d'"offense au chef
de l'Etat". Ils le voient comme un mauvais souvenir de l'ancien régime,
une version moderne du crime de lèse-majesté. C'est donc la justice européenne
qui va trancher. La décision sera rendue demain.
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