L'info de l'histoire : le paracétamol, une passion française
L'actualité remise en perspective chaque samedi, grâce à l'historien Fabrice d'Almeida.
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Les médicaments sont intimement liés à notre histoire. Il y a une passion française pour certains, et cela depuis la grande époque de création de molécules médicales, le XIXe siècle. En 1853, le chimiste strasbourgeois Charles-Frédéric Gerhardt synthétise de l'acide acétylsalicylique. Puis en 1878, Harmon Northop Morse réalise une substance baptisée acétylaminophénol. Aucun d’eux n’en fait un médicament. Pourtant l’un a trouvé l’aspirine et l’autre le glorieux ancêtre du paracétamol.
C’est seulement le 10 août 1897 que Félix Hoffmann, sur instruction d’Arthur Eichengrün, crée effectivement l’aspirine et la fait tester par des médecins et des dentistes. Anti-fièvre, antidouleur… Magnifique solution à tant de problèmes. Ce sera la passion des Français pendant un siècle. En 1910, l’usine du Rhône produit ce médicament sous le nom de Rhodine. La Première Guerre mondiale lui donne un monopole pour produire cette molécule car est votée une interdiction des importations allemandes. En 1928, cette usine effectue une fusion avec Poulenc : Rhône-Poulenc est né. Le règne de l’aspirine se prolonge.
L'essor du paracétamol
En 1996, la pilule centenaire est célébrée par une émission entière qui lui est dédiée et prouve sa domination encore réelle par rapport au paracétamol. L’aspirine parait armée pour régner au XXIe siècle, car elle soigne aussi les problèmes cardiaques, aide pour le cancer du colon… Mais le paracétamol, après une longue éclipse, décolle.
Tout a commencé quand il devient un objet de recherches dans les années 1930. La formule est améliorée et des études sont menées sur l’efficacité de ce principe actif par Bernard Brodie et Julius Axelrod. Le médicament est efficace contre la douleur et contre la fièvre. Enfin en 1955, les laboratoires Mc Neil dépose une demande de mise sur le marché. C’est gagné : en Angleterre en 1956, le paracétamol est autorisé comme antidouleur, sur ordonnance. En France, on le donne dès 1957 pour la pédiatrie.
En 1964 la firme Bottu lance le Doliprane. Il sera racheté par Rhône-Poulenc à la fin des années 1980, qui devient Aventis en 1990, fusionne avec Sanofi en 2004 et prend le nom de Sanofi en 2011. Entretemps le Doliprane et son paracétamol se sont imposés. Avec une stratégie habile : en 1981, on a lancé une solution buvable pour enfant. Et dans les hôpitaux, on a privilégié le Doliprane, dont les effets secondaires étaient moins nombreux.
Des études affirmaient que le risque avec l’aspirine était plus grand que les avantages, sauf dans deux cas : le cancer colorectal et les maladies cardiovasculaires. Ainsi le paracétamol est-il devenu notre médicament phare, comme il l’est aussi en Angleterre et même au Brésil. Les débats actuels font donc écho au patriotisme que nous avons connu avec l’aspirine, en 1914. Décidément, du XIXe au XXIe siècle, rien ne change !
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