Les États-Unis et nous : 1944, notre plus grande dette : la Libération

Les Américains ont été des acteurs déterminants de la Libération et de la victoire de la France contre l'Allemagne nazie. Un moment incarné par le Débarquement coordonné par le chef d’état-major américain, Dwight Eisenhower.

Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les troupes américaines débarquant en Normandie, le 6 juin 1944. (FPG / ARCHIVE PHOTOS / GETTY IMAGES)
Les troupes américaines débarquant en Normandie, le 6 juin 1944. (FPG / ARCHIVE PHOTOS / GETTY IMAGES)

Au mois de mai 2025, Donald Trump, le président américain, ironisait sur les 80 ans de la Libération célébrés en grande pompe en Europe : "La victoire a été due en grande partie à nous que cela vous plaise ou non. Sans nous ils parleraient tous allemand."

Donald Trump n’a pas tort : les Américains ont été des acteurs déterminants de la Libération et de la victoire, dès leur entrée en guerre en 1941. Ils ont planifié la libération de la France occupée par l’Allemagne depuis juin 1940. Leur intervention, leur soutien, le général de Gaulle l'avait en tête déjà le 18 juin 1940, quand il a lancé son célèbre appel. Il signalait l'industrie américaine comme une réponse à l'invasion allemande.

Eisenhower et le Débarquement du 6 juin

Un moment incarne de nos jours pleinement la Libération : le Débarquement, bien sûr, et toute la séquence jusqu’à la libération complète de la France par les occupants allemands et leurs supplétifs pétainistes. Le 6 juin est tout un symbole. Celui qui a coordonné cette attaque hors-norme est le chef d’état-major allié, Dwight Eisenhower. Le succès du débarquement lui doit beaucoup. Mais il a fallu aux États-Unis construire une armada de navires et de barges pendant deux ans, testées et construites très rapidement par le complexe militaro-industriel sorti du sol en quelques mois. Il a fallu cette armée de bombardiers – dont environ 3 000 ont frappé les défenses du "mur de l'Atlantique". Puis vient la bataille de Normandie, la marche vers Paris. On oublie que si la division blindée de Leclerc peut libérer Paris, c'est avec le soutien de la 2ᵉ division d’infanterie.

En 1944, les Américains sont partout accueillis en sauveurs. Et cette vision fait oublier tous les détails les plus sordides que cette libération a entraînés. Aux femmes violées, on intime le silence, comme aux familles des civils tués par erreur ou accident, comme aux victimes des bombardements. L'image des libérateurs doit rester intacte. Ces drames et méfaits des GI's, comme on disait alors, seront rappelés bien plus tard par les historiens et quelques témoins.

Une victoire à la portée stratégique

Cette libération, et la victoire même, pour Eisenhower avaient une portée autre que stratégique. Elle correspondait aussi à une forme d'héritage entre l'ancien et le nouveau continent.

Côté français, le sentiment de cette dette envers les Américains a survécu, malgré la présence forte du Parti communiste. Même lors de la guerre du Vietnam, en 1968, il suffisait de rappeler ce moment pour faire reculer la protestation de la gauche. La preuve en chanson avec cet hymne à la gratitude, pro-américain, signé Michel Sardou, Les Ricains. "Si les Ricains n'étaient pas là, nous serions tous en Germanie, à parler de je ne sais quoi, à saluer je ne sais qui", disait-il.

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