"L'info de l'histoire". Pourquoi les présidents américains gracient-ils une dinde ?
Dans cette période de fêtes, l'historien Fabrice d'Almeida s’arrête sur ce que les grands hommes ont apporté à nos habitudes festives. Lundi 19 décembre : la dinde de Noël du président Lincoln.
C’est presque un récit légendaire. Notre histoire se passe en 1863, le président Lincoln a été élu trois ans plus tôt par les États du Nord contre ceux du Sud. Il a aboli l’esclavage et cela a déclenché une guerre civile, que l’on appelle la guerre de Sécession. Cette année-là, le président Lincoln prend deux mesures qui vont entrer dans l’histoire, sans qu’il en soit pleinement conscient.
La première est symbolique. Rassembler les Américains autour d’une fête commune : ce sera Thanksgiving, la célébration d’action de grâce qui a marqué l’installation des premiers colons en Amérique. Voilà la grande fête pour tous les Américains. En 1863, cela tombait le 26 novembre. Depuis, cette fête est devenue la plus importante pour les familles américaines. Mais à l’époque, la fête-clé, c’était Noël.
Et précisément, cette année-là les Lincoln avaient reçu des dindes à engraisser pour le dîner du réveillon de Noël. On faisait engraisser ces coqs d’Indes, les plus grandes volailles collectives dans cette perspective. Or Tad, le fils du président, avait pris l’habitude de jouer avec l’une d’entre elle. Elle le suivait partout dans le jardin de la Maison Blanche. Au moment où le sort devait conduire cet animal à la cuisine, Tad s’est interposé et a demandé grâce pour elle à son père. La dinde fut sauvée et ne finit pas ses jours dans les assiettes. C’est la première dinde sauvée de l’histoire américaine, décision du président Lincoln destinée elle aussi à un bel avenir.
Un rituel désormais bien ancré
En 1989, le président Bush père a fait entrer cette grâce dans le cérémonial des présidents. Et 15 ans plus tard, son fils George Bush Jr fait voter les Américains sur les deux dindes qui doivent échapper à la cuisson....
Mais on l’aura compris, la tradition de la dinde graciée de Thanksgiving trouve son origine dans notre dinde de Noël, celle que l’on mangeait au XIXe siècle lors du réveillon du 24, car dans bien des familles le 25 était frugal, en souvenir de la naissance du Christ que l’on commémore depuis l’an 354 de notre ère. De nos jours, Noël est devenu une fête familiale et l’on peut se régaler en toute bonne conscience avec les dindes et autres volailles truffées.
À regarder
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter