Agroalimentaire : Fleury Michon va "réduire de 25% le taux de sel dans ses charcuteries" assure le directeur général
Le directeur général de Fleury Michon était l'invité de L'interview éco jeudi sur franceinfo.
Alors qu'un rapport parlementaire préconise de réduire fortement le nombre d'additifs autorisés et le sel dans nos aliments, le directeur général de Fleury Michon a annoncé sur franceinfo jeudi 27 septembre que le sel dans charcuteries sera "réduit de 25%". Régis Lebrun rappelle que sa marque avait "déjà lancé des gammes de produits avec un sel réduit", et souhaite donc aujourd'hui les généraliser, même s'il reconnaît que "manger mieux, ça coûte un peu plus cher à produire".
Franceinfo : Les députés font pression sur l'industrie agro-alimentaire pour que vous utilisiez moins de sel, allez-vous le faire ?
Régis Lebrun : On a déjà commencé à le faire depuis longtemps. Cela remonte au début des années 2000, c'était sous l'impulsion de Joël Robuchon. Nous avions décidé de supprimer les additifs, par exemple dans nos plats cuisinés, plus de la moitié de nos plats n'ont plus d'additifs. Sur la liste de plus de 300 additifs autorisés en France, on en utilise moins de 20, c'est à dire moins que les mesures annoncées aujourd'hui. Donc on n'a pas attendu cette commission parlementaire pour agir. D'ailleurs cette commission, on est allé la voir. On a demandé à être auditionné. On parle souvent de l'industrie agro-alimentaire, cette industrie est diverse. Et on voulait aller témoigner et dire qu'il y a des entreprises qui ont déjà anticipé toutes ces mesures. Parce qu'on pense qu'améliorer nos produits, c'est la bonne solution.
Quels engagements concrets pouvez-vous prendre sur la santé et la qualité ?
Aujourd'hui nous avons annoncé que nous allions réduire de 25% le taux de sel dans l'ensemble de nos charcuteries. Depuis 2002 nous avons déjà lancé des gammes de produits avec un sel réduit mais à coté nous avions des produits standard, autrement dit avec 25 et 30% de sel en plus. On s'est dit puisqu'on est capable de faire des produits avec moins 25% de sel et qu'ils sont tout aussi bons, car c'est la clef du sujet, et bien on va concentrer notre offre sur cette gamme plus limitée. Car aujourd'hui on est conscient que le choix qui a été développé ces dernières année, une hypersegmentation des rayons, a peut-être perdu le consommateur et a peut-être attaqué le lien de confiance qu'il y avait.
Fleury Michon vient de quitter la fédération des industries charcutières à cause de désaccords avec plusieurs autres marques, qu'elle est la principale raison de cette rupture ?
Nous on est persuadé que pour renouer le lien de confiance avec le consommateur, c'est la transparence. Par exemple, depuis plus d'un an nous avons adopté le Nutriscore. Il qualifie le profil nutritionnel selon des paliers de couleurs. Nous on pense que c'est un droit fondamental pour le consommateur de savoir ce qu'il y a dans les produits et de pouvoir faire son libre choix. C'est positif puisque depuis le déploiement, un certain nombre d'industriels nous ont rejoint ainsi que des distributeurs. Par exemple, Leclerc a fait une étude, à partir du moment où le Nutriscore a été mis en place. elle a révélé que pour les catégories les plus modestes, celles souvent touchées par la malbouffe, le profil nutritionnel s'était amélioré. Améliorer l'information du consommateur, c'est améliorer sa santé. À partir de la prochaine campagne publicitaire, nous allons intégrer le Nutriscore dans les publicités.
L'an dernier le bénéfice net de Fleury Michon a baissé de 50%, est-ce que votre stratégie n'est pas une impasse aujourd'hui ?
Non, d'ailleurs ça va nettement mieux. En 2015, quand il y a eu la crise du porc, nous avons pris le parti de soutenir les éleveurs et de payer plus cher. Cela a eu un impact très fort sur nos marges. Le marché s'est retourné, les prix des matières premières ont flambé à un niveau jamais connu et on n'a pas pu le répercuter à la distribution, on n'a pas eu d'écoute à ce niveau-là. Mais manger mieux, ca coûte un peu plus cher à produire.
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