Mobilisation des soignants : "Il y aura un mouvement tant que l'accueil des patients ne sera pas satisfaisant" avance Hugo Huon, du collectif Inter-Urgences
Sur franceinfo, mardi 30 juin, le président du collectif Inter-Urgences, Hugo Huon, rappelle que les revendications des soignants ne sont pas encore entendues.
Pour lui, la grève du personnel soignant n'est pas terminée. Après la nouvelle journée de mobilisation des soignants dans plusieurs villes de France et alors que le Ségur de la santé, la concertation entre les personnels hospitaliers et le ministère de la Santé, s'achève à la fin de la semaine, Hugo Huon, infirmier et président du collectif Inter-Urgences affirme mardi 30 juin sur franceinfo "Il y aura un mouvement tant que l'accueil des patients ne sera pas satisfaisant".
Une augmentation des salaires ne suffira pas
Hugo Huon entend "remettre dans le contexte" la mobilisation des soignants. "Les salaires, c'est juste un des points de revendication que l'on porte depuis maintenant un an et demi", rappelle le président du collectif Inter-Urgences. "Il y a l'augmentation salariale qu'on a chiffrée à 300 euros, qui n'est même pas la moyenne des pays de l'OCDE, qui s'échelonne plutôt autour de 450 euros." Hugo Huon tient à souligner qu'il y a, "aussi et surtout, la question des lits et des effectifs". Selon lui, "si vous augmentez juste les salaires par effet d'annonce sans traiter la question des lits d'aval à l'hôpital ou du personnel, peut-être que pendant un an ou deux le personnel sera satisfait en se disant, on a gagné une bataille sur un plan social. Mais on ne changera fondamentalement pas les conditions de travail ni d'accueil des patients".
Les lits continuent de fermer sur le territoire
Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgencessur franceinfo
"Quand Olivier Véran disait pendant la crise du Covid qu'il n'y aurait pas de restructuration tant que dure la concertation, c'est faux", affirme Hugo Huon. "Les lits continuent de fermer sur le territoire." Et il prend son lieu de travail pour exemple. "Là où je travaille la nuit, quand je prends mon poste à 21 heures, la moitié des patients que j'ai à charge sont des patients qui sont déjà conclus et qui attendent juste une chose, c'est d'être dans un lit dans un service hospitalier. Mais c'est compliqué de les mettre parce qu'il y en a pas assez. Donc, c'est la foire d'empoigne. Ça nuit à la qualité et à la sécurité des soins."
Sur l'enveloppe de 6,3 milliards d'euros évoquée lors de la concertation, Hugo Huon estime que "c'est un peu fourre-tout" et juge qu'il n'y a "aucun fléchage qui est fait". "A part l'effet d'annonce, on ne sait pas du tout comment ça va se concrétiser. Ça devrait venir demain ou vendredi, ou au plus tard après les annonces d'Emmanuel Macron. Tout est encore obscur."
L'après Covid-19
Après la gestion de la crise du Covid-19, il y a "encore une période de flottement" dans les services, témoigne par ailleurs Hugo Huon. "Il y a encore énormément de dossiers à déterrer. Je pense à la psychiatrie où des personnes ont été enfermées contre leur gré pour motif de non-respect de distanciation sociale. Toutes les personnes qui sont vulnérables n'ont pas eu des soins de dignité. Il y a encore beaucoup d'affaires à creuser là-dedans."
Alors qu'Agnès Buzyn est auditionnée par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale au sujet de la crise du coronavirus, Hugo Huon souligne que le collectif Inter-urgences "a déposé plainte contre X" pour faire la lumière sur la gestion de la crise. "On se porte partie civile le 2 juillet prochain. On attend qu'il y ait vraiment une instruction avec un juge d'instruction et des auditions de tous les acteurs." Selon lui, "la commission parlementaire, c'est bien. On sait que ça peut satisfaire l'opinion publique parce que ça donne l'impression d'un procès public. Mais en fait, c'est rarement suivi d'effets".
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