Serge Papin (Système U) : "Les prix ne vont pas augmenter" dans les grandes surfaces
Serge Papin, le PDG de Système U, était l'invité de l'interview éco, mercredi. Il a affirmé que les prix des produits n'allaient pas augmenter. "Ce qu'on cherche à faire, c'est mieux répartir la valeur", pour une meilleure rémunération des agriculteurs, a-t-il expliqué.
Serge Papin, le PDG de Système U, qui compte 1 500 magasins, se trouve en ce moment aux États généraux de l'alimentation. Il anime un atelier sur le prix payé aux agriculteurs pour leurs produits. Invité de L'interview éco, sur franceinfo mercredi 4 octobre, Serge Papin affirme qu'il n'a pas l'intention d'augmenter les prix des produits.
franceinfo : Michel-Edouard Leclerc, leader du secteur, vous accuse, vous et d'autres distributeurs, de préparer avec les industriels une hausse massive des prix sous prétexte d'aider les agriculteurs. Pourquoi voulez-vous augmenter les prix ?
C'est faux, les prix ne vont pas augmenter. On m'a confié la mission de mieux rémunérer les agriculteurs dans le cadre des États généraux de l'alimentation. Ce qu'on cherche à faire, c'est mieux répartir la valeur. Il y a une guerre de prix qui a un effet sur les produits les plus connus. On va prendre le cas d'une célèbre pâte à tartiner, que tout le monde connaît. Le pot de 400 grammes coûte à peu près 2,40 euros. Toute la distribution française prend une marge de 8 centimes d'euros. Vous prenez 1 kg de pommes, qui est vendu à peu près le même prix. Toute la distribution prend environ 80 centimes. Est-ce que vous trouvez normal que les produits agricoles, dont on fait l'apologie dans le cadre du plan nutrition santé, financent les produits les plus connus issus du marketing ? Nous sommes dans une péréquation infernale. Leclerc, qui est le plus fort, considère que la loi du plus puissant lui convient bien. On m'a simplement demandé d'aider le maillon faible.
Est-ce que les produits agricoles non-transformés, comme les fruits et les légumes, vont être concernés par cette mesure ?
Bien sûr. Si on arrête un peu cette guerre des prix qui porte sur les produits les plus connus, on a fait le calcul : sur l'ensemble du périmètre, il va y avoir une hausse de moins de 1 % avant une péréquation qui porterait sur une baisse des produits agricoles. Sur le caddie moyen d'un magasin, cela sera neutre. Tout le monde doit faire un effort et il faut qu'il soit transparent. Il faut que l'Observatoire des prix et des marges, sous l'égide de l'État, soit un juge de paix. Il doit avoir des moyens renforcés. Il faut que cette instance dise comment la répartition de la valeur se fait sur la chaîne, parce qu'autrement, dans trois ou quatre ans, on va importer les produits agricoles en France et on va les payer beaucoup plus cher. La crise agricole est comparable à ce qui s'est passé dans le textile il y a une vingtaine d'années. Je propose que toutes les parties prenantes signent, sous l'égide du président de la République, qui a voulu ces États généraux et qu'ils s'engagent à faire en sorte de rénover le contrat entre l'agriculteur et le consommateur.
D'après le journal Le Monde, Amazon vous a fait des propositions, comme à d'autres distributeurs. Que vous a-t-il proposé ?
Il nous a proposé qu'on soit son "back office' pour livrer la marchandise. Amazon y cherche aussi des gens qui sont organisés au niveau de la logistique et des magasins. Nous avons refusé. La logistique est le premier poste de dépenses d'un distributeur. Chez Système U, le premier coût c'est la logistique. Ce qui n'est pas normal, c'est qu'Amazon ne paie pas, par exemple, la taxe sur les grandes surfaces, qui normalement doit aider à la rénovation du commerce de centre-ville. Cela équivaut à plusieurs centaines de millions d'euros. Il faut qu'on choisisse notre terrain de jeu. Nous sommes des commerçants et notre rôle est de faire venir les clients au magasin. Il y a autant de modernité dans la présence d'un bon boucher dans un magasin que d'avoir la dernière technologie. Chacun son truc. On ne fera pas le commerce sur internet, mais dans un magasin.
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