Et si François Hollande recevait tout le monde à l'Elysée ?
Le PS organise ce lundi après-midi un séminaire consacré au pacte de responsabilité, sur fond de doutes et d'interrogations sur la méthode.
Pourquoi ne pas faire
simple ? Le Parti socialiste va plancher sur ce pacte de responsabilité aux entreprises dont personne ne sait toujours rien depuis son annonce aux vœux télévisés du 31 décembre. Vous y ajoutez la gueule
de bois, une semaine après le report de la loi mariage : "On a perdu une
trentaine de villes moyennes aux municipales dans cette affaire ", se
lamente un responsable PS, alors que l'UMP se met à rêver d'une vague bleue. L'épisode
au cours lequel l'exécutif en panique a cédé à la rue sans le moindre mot
d'explication s'est avéré désastreux. "Notre électorat ne comprend pas,
il nous engueule, ça sent l'abstention ou le vote sanction".
Le séminaire qui
va se dérouler cet après-midi apparaît du coup comme une tentative trop tardive
de reprise en main du parti : Jean-Marc Ayrault ouvrira le bal, Michel
Sapin clôturera la séquence. Rendez-vous, vous êtes cernés : d'où le coup
de gueule de Marie-Noëlle Lienemann et Julien Dray, qui ont écrit au premier
secrétaire Harlem Désir pour regretter que la réunion de travail technique
prévue entre le Bureau National du PS et les ministres ait tourné au
"show médiatique, à la grand messe qui ne permettra pas l'échange
approfondi que la situation actuelle impose ", comme le dit le courrier
récriminateur. Il y a de la nervosité dans l'air.
Certains au PS réclament donc un changement de
méthode.
"François a décidé
d'être en première ligne de la décision, ainsi qu'à l'affichage de la décision.
Qu'il décide donc, une bonne fois pour toutes, de tout faire à l'Elysée ",
propose un chef de file socialiste. Pour lui, il faut en finir avec l'anaphore
du 2 mai 2012, prononcée lors du débat télévisé avec Nicolas Sarkozy, quand François
Hollande a lancé : "Moi président de la République, je ne serai pas
le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à
l'Élysée ". Promesse intenable, au vu de la trop longue succession de
polémiques et de couacs : ils sont plusieurs dans la majorité à souhaiter
que tout soit justement calé, piloté à l'Elysée, en présence du Premier
ministre et de la quinzaine de ministres et de chefs du PS qui comptent. Cela
aurait évité la cacophonie monumentale de la loi famille.
Un député
raconte : "Nous ne voyons plus le président. Christian Eckert, le
rapporteur général du budget, a mis quinze mois avant d'être reçu au Château.
François Hollande donne ses ordres à Jean-Marc Ayrault censé les répercuter.
Mais d'autres reçoivent des consignes différentes par SMS. Ça dysfonctionne en
permanence ".
A ces récriminations s'ajoutent des craintes plus
profondes : un reproche concerne le cabinet de l'Elysée, qui ne serait
composé que de brillants technos, sans expérience électorale. Sans parler des
désaccords idéologiques avec Matignon, qui a dû remballer sa mise à plat
fiscale. Un parlementaire résume la situation d'une formule :
"François n'est pas contesté pace qu'il mènerait un mauvaise politique
sociale, mais parce qu'il s'y prend mal".
A quoi va servir ce séminaire au final ?
A faire de l'affichage, mais
à entendre aussi quelques propositions. Comme le fait de conditionner les
allègements de charges à des promesses fermes d'embauches, ou à des accords " cousus
main " par entreprise, entre patrons et syndicats, en fonction des
besoins. Le plus inquiétant est que le temps passe et que personne ne sait
comment cela va fonctionner. Il n'y aura en tous les cas rien avant le 30 mars,
tout simplement parce qu'il ne faut pas polluer la campagne des municipales :
après les dégâts occasionnés par la loi famille, inutile de prendre de nouveaux
risques. Le Parti socialiste est en donc réduit à faire le show, et à attendre,
encore et toujours, des jours meilleurs. ****
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