François Hollande achève sa première année à l'Elysée

François Hollande est le chef de l'Etat le plus impopulaire
de la Ve République après un an au pouvoir. Hormis deux éclaircies, le pacte de
compétitivité à l'automne et la guerre au Mali en janvier, il n'a jamais réussi
à séduire en tant que gouvernant.

Vu l'ampleur de la crise, ce que les Français lui
reprochent, c'est de ne pas savoir où il mène le pays. A-t-il les moyens pour
mettre en oeuvre sa politique ? N'est-il pas, au final, pieds et poings liés ?

La rupture

Dans des moments aussi graves, aussi difficiles que celui
que nous traversons, récession et chômage de masse, on s'interroge évidemment
sur la capacité d'action du responsable politique. Emmanuel Rivière, de l'institut
TNS-Sofrès, l'a remarqué : "On voit sur cette toute dernière
période des motifs de rupture avec une partie de la majorité, mais au-delà il y
a une véritable interrogation pour savoir si le président français est vraiment
capable de sortir le pays la situation dans laquelle il se trouve. "

François Hollande se défend

François Hollande, pour sa part, se défend d'être planqué à
l'Elysée et estime qu'il a pris des mesures d'ampleur depuis son élection. "En
10 mois plus qu'en 10 ans " lance-t-il à la figure de ses adversaires. Ce
qui le dessert également, ce sont les attaques sur sa présumée indécision. "Un
reproche inapproprié ", selon lui. Et cette image d'homme qui dit oui puis
non puis oui puis non lui colle à la peau.

Le chef de l'Etat entend montrer qu'il est le patron, tient
à réaffirmer son autorité sur une majorité dans le doute. Ca nous rappellera la
célèbre expression de Chirac : "Je décide, il exécute" . Mais François
Hollande se définit comme un Président persévérant et veut être jugé sur des
résultats  le moment venu. C'est ce que
dit l'un de ses proches, le député Olivier Faure : "Les effets de la
politique menée par François Hollande depuis un an ne sont pas encore là parce
que la politique que l'on met en place est une politique de réformes
structurelles et c'est très long d'obtenir des résultats sur un délai qui est
très bref. "

Un costume trop grand

Un grand classique. La gauche l'avait déjà utilisée pour
Nicolas Sarkozy. Hollande avait promis d'être proche, tranquille, normal,
utilisant le train plutôt que l'avion par exemple. Pas de chichis républicains,
mais l'Elysée, ce n'est pas un Conseil général et le Président n'est pas un
homme au foyer. Hollande a dû revoir sa copie afin d'apparaître comme le
patron, s'occupant de tout et du reste. La cinglante ironie du député UMP
Lionnel Luca : "Le paradoxal c'est que celui qui voulait être l'antithèse
de Nicolas Sarkozy, finalement singe Nicolas Sarkozy puisqu'on le voit
intervenir très souvent. Il devient une sorte de super Premier ministre alors
qu'il le reprochait beaucoup à son prédécesseur. "

François Hollande assure que les commentaires amers et les
critiques ne le désarçonnent pas. "Ne pas se laisser impressionner et
suivre son chemin ", dit-il.