François Hollande inquiète sur sa gauche
Ni "virage", ni "tournant" : le président de la République tient la barre, sans tergiverser ni renoncer. C'est le message livré hier par François Hollande dans la salle des fêtes de l'Elysée. Ce matin, la presse salue la qualité formelle de sa prestation, la droite fait son travail d'opposition, et les partenaires de gauche du chef de l'Etat s'inquiètent.
C'est un mot qu'il a répété à plusieurs reprises : François Hollande "assume" . Il assume la hausse de la TVA, qu'il vilipendait il y a six mois - hausse rebaptisée "restructuration des taux de TVA", mais personne ne s'y trompe, et surtout pas lui. Il assume les 60 milliards d'économies demandées à l'Etat, et juge qu'on peut faire "mieux avec moins" ... des mots que ne renierait pas son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
Il assume l'enterrement du droit de vote des étrangers, assurant qu'il va chercher une majorité sur le sujet, mais refusant de défendre une cause perdue d'avance. Sur les sujets économiques et sociétaux, François Hollande assume, donc, et prend le risque de se fâcher avec sa gauche.
Hier soir, les réactions les plus vives sont venues bien sûr de l'opposition, mais aussi des partenaires de sa majorité. Des alliés de moins en moins dociles, voire carrément hostiles. Le Parti communiste et le Parti de gauche fustigent le "renoncement" aux promesses du Bourget, voire un "virage social-libéral" . Cette gauche de la gauche a sursauté quand elle a entendu François Hollande faire l'apologie d'un "socialisme de l'offre" ... jusqu'ici, c'est bien la relance par la demande qui constituait la doxa socialiste.
Quant aux alliés écologistes du président, ils reconnaissent que François Hollande a accéléré sur la fiscalité écologique, là où son premier ministre Jean-Marc Ayrault avait appuyé sur la pédale de frein la semaine dernière. Mais sur les gaz de schiste, le compte n'y est pas : les écologistes regrettent que le chef de l'Etat n'ait pas dit, comme eux, qu'il fallait "se désintoxiquer" des énergies fossiles.
Les alliés de François Hollande font grise mine, mais le chef de l'Etat n'en a cure. Concentré sur son profil de président "responsable" et "rassembleur" , François Hollande n'a rien fait hier pour rassurer sur sa gauche. En coulisses, ses conseillers le reconnaissent pourtant, l'électorat de droite s'est radicalisé ; "revenir à 50% " d'électeurs satisfaits, c'est donc "mission impossible ", disent-ils. D'où peut-être ce danger pour François Hollande : celui de se couper de son propre socle électoral.
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