Hollande condamné à agir
Une seule question ce lundi matin sur toutes les lèvres : François Hollande va-t-il remanier ?
Peut-il faire autrement ?
Un désastre pour la gauche,
qui a un genou à terre, une vague bleue pour la droite qui récupère 155 villes,
douze mairies frontistes, un pays en dépression, au bord de la crise de nerfs :
il est LE responsable de cette situation après 22 mois de pouvoir. Ainsi va le
quinquennat...
Il est du moins considéré
comme tel par ceux qui l'avaient soutenu en 2012 et qui se sont massivement abstenus.
Et par les 60% d'électeurs qui
se sont reportés sur des listes autres que celles de l'actuelle majorité.
Comment pourrait-il ne pas
aller à la télévision ce soir - il est question de TF1 - pour regarder les
Français dans les yeux et leur annoncer une inflexion. Un sursaut. Et agir,
vite et fort.
François Hollande n'a plus la
possibilité d'attendre en pariant sur le long terme. Ça ne tient plus.
S'exprimer dès ce soir lui permettrait
de ne pas laisser sa majorité dans le vide, avec des voix de gauche, y compris
chez les ministres, qui exigent le
changement, et donnent l'image d'une majorité déchirée. Le déni d'autorité
présidentielle n'est plus très loin.
Mais va-t-il parler ? Personne
autour de lui, même tard hier soir, bien après les résultats, n'était en mesure
de le confirmer. Ni même de dire quand interviendrait le remaniement, qui semble
inéluctable, et quelle serait son ampleur. Nous en sommes à scruter son agenda,
qui donne un rendez-vous à 10h avec Manuel Valls à l'Elysée, et à 13h pour un
déjeuner avec Jean-Marc Ayrault.
La mise en scène est
parfaite.
Cela va se jouer entre les deux pour Matignon ?
La personnalité de Manuel
Valls, communicant énergique, s'impose, mais heurte la gauche du PS et les
écologistes, prêts à claquer la porte du gouvernement si c'est lui.
Attention : François
Hollande n'est pas le président de sa majorité, mais celui de tous les
Français. Et même si la gauche lui préfère une Martine Aubry ou un Bertrand
Delanoë, Manuel Valls peut rassurer un pays réel dont le curseur s'est déplacé
vers la droite, avec une UMP triomphale, un Front National qui va piloter onze
municipalités et un secteur de Marseille, le plus peuplé, et une Marine le Pen
qui lorgne sur les Européennes.
Jean-Marc Ayrault est hors course ?
Non, il s'accroche, il se
bat. Une rumeur insistante, a parlé de démission hier soir, bien sûr démentie
par ses conseillers. Le Premier ministre, comme Manuel Valls, a déclaré qu'il
fallait tenir compte du message des électeurs. La rivalité entre eux est à son
comble.
Le chef de l'Etat est face à
un choix : garder son Premier ministre, moins clivant, et mécontenter le
pays qui a envie de changer de logiciel et de têtes. Ou installer un Manuel
Valls qui plait à droite autant qu'il déplait à gauche. Et surtout : pour
quelle politique ?
François Hollande croyait pouvoir
enjamber les municipales et les européennes. Et se donner du temps pour se concentrer
sur son pacte et son plan d'économie. Le voilà rattrapé par l'urgence.
Il lui faut satisfaire une
très forte demande de justice sociale. Et trouver les mots et les actes pour
répondre à tous les Français.
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