Le mariage pour tous de retour à l'Assemblée nationale
Dernière ligne droite pour le texte très controversé sur le mariage pour tous, examiné en seconde lecture par les députés, pour un vote prévu le 23 avril. On prend les mêmes et on recommence ? Pas vraiment car la bataille a changé de terrain.
Sur le terrain strictement parlementaire, la messe est dite.
L'Elysée et Matignon veulent se débarrasser au plus vite de cette affaire. Le
calendrier a donc été accéléré, et le "temps programmé" va être
appliqué, ce qui limite la durée des discussions et coupe court aux tentatives
d'obstruction. D'ailleurs, les opposants au mariage pour tous, notamment la
demi-douzaine de députés UMP qui ont porté le fer en première lecture, ne se
font guère d'illusion. La gauche est majoritaire à l'Assemblée nationale, le
texte sera voté le 23 avril prochain.
Pour eux, la bataille se déplace devant le Conseil Constitutionnel,
qui sera immédiatement saisi après le vote de la loi et surtout dans la rue, où
le mouvement se radicalise. Actions coup de poing, incidents provoqués par des
groupuscules d'extrême droite, et recrudescence des agressions homophobes.
Eviter les débordements
Afin d'éviter les débordements, le dialogue s'est d'ailleurs
engagé entre les organisateurs des manifestations et le ministre de
l'Intérieur.
Manuel Valls dit ne faire "aucun amalgame" entre
ceux qui expriment une opinion, et les groupes radicaux qui cherchent à
déstabiliser les institutions. Mais dans l'hémicycle, le ministre de
l'Intérieur s'en prend à la droite parlementaire qui, selon lui, laisse faire.
"Qu'il y ait parmi les manifestants des groupes extrémistes
de droite que je ne vous aie jamais entendu dénoncer qui s'en prennent aux
forces de l'ordre, ça nous ne le tolérons pas. "
La droite attise le feu
La droite parlementaire attise le feu, renchérit le patron
du groupe socialiste à l'assemblée Bruno Le Roux : "C'est un jeu
particulièrement dangereux. Quand on essaie de faire en sorte que ce soit des
violences, des agressions qui puissent remplacer le débat politique, l'opposition
ne pouvait continuer à entretenir ce climat délétère et à attiser le feu. "
Le camp adverse prend soin de condamner les violences, mais
rejette la responsabilité de la radicalisation sur le gouvernement. Il a le
pied sur l'accélérateur et c'est cela qui met le feu aux poudres, dénonce le
député UMP de la Manche Philippe Gosselin, porte-drapeau des anti-mariage homo : "Vouloir accélérer les choses sur la dernière ligne droite c'est prendre
les gens pour des imbéciles. Moi je pense que cela participe de cette
radicalisation. Cela excite et énerve. "
A droite, beaucoup minimisent aussi les dérapages, à
l'instar du député UMP de Paris Claude Goasguen : "Aller croire que
cette manifestation se radicalise et que tout le monde est en train de fournir
ses armes pour faire de la casse c'est se gourer complètement sur la nature des
Français et sur la nature des manifestants. "
Des discordances
Quelques voix discordantes se font néanmoins entendre à
droite. Appel au calme, notamment de Franck Riester, l'un des deux députés UMP
à avoir voté le texte en première lecture.
"Il faut aller encore plus loin et appeler au calme.
Dans une société française qui est crispée et sur les nerfs, notre
responsabilité politique est de ne pas mettre de l'huile sur le feu. Nous
sommes dans une démocratie représentative, le vote des députés et des sénateurs
vaut quelque chose et il faut le respecter. "
A l'UMP, certains sont catégoriques, il faut aller
manifester, d'autres sont beaucoup plus circonspects par peur des dérapages. Bref,
l'opposition se retrouve prise en étau entre la crainte des débordements et son
envie d'en découdre avec le gouvernement. Pendant que la majorité compte les
heures et espère en finir au plus vite.
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