Crashs en série sur la Lune, les alunissages restent un défi

Américains, russes, japonais... Les robots ont beaucoup de mal à se poser sur notre satellite. Une incroyable série de crashs s'est déroulée sur la Lune ces derniers mois. Le dernier en date est celui de l'entreprise japonaise iSpace.

Article rédigé par Vincent Nouyrigat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Contrairement à la Terre et à Mars, il n’y a pas d’atmosphère sur la Lune, il est donc très difficile d s'y poser. (DANIEL ROLAND / AFP)
Contrairement à la Terre et à Mars, il n’y a pas d’atmosphère sur la Lune, il est donc très difficile d s'y poser. (DANIEL ROLAND / AFP)

Un robot d’une compagnie privée japonaise vient de s’écraser sur la Lune, ce qui commence à devenir une mauvaise habitude. En effet, l’entreprise iSpace a annoncé, le 6 juin dans un communiqué, avoir perdu le contact avec son robot d’une tonne qui se trouvait environ à 190 mètres au-dessus du sol lunaire, dans une région appelée La mer du froid. Il s’est vraisemblablement écrasé, ce qui commence à faire beaucoup de crashs ou d’alunissage manqués.

Il y a eu, par exemple, ces derniers mois les deux robots d’une start-up américaine, les vaisseaux Odysseus et Athena, qui sont tombés sur le flanc, la sonde Slim de l’agence spatiale japonaise qui est tombée sur le nez, la sonde Luna-25 fracassée de l’agence spatiale russe, ou encore l’engin israélien Beresheet, il y a quelques années. Sachant que la compagnie privée japonaise iSpace, qui vient d’échouer, avait aussi perdu un premier robot au fond d’un cratère lunaire en 2023. Un tel enchaînement ressemble à un carnage.

La difficulté de l'alunissage

Mine de rien, c’est très difficile de se poser sur la Lune. Contrairement à la Terre et même à Mars, il n’y a pas d’atmosphère. On ne peut pas utiliser de parachute pour freiner sa descente, il faut faire appel à des rétrofusées dont le fonctionnement est un peu capricieux et difficile à contrôler. Il faut non seulement gérer la vitesse verticale de chute, mais aussi la vitesse horizontale du vaisseau qui déboule à 57 000 km/h.

En plus, sur la Lune il y a beaucoup de reliefs, de rochers, de cratères pas forcément très bien cartographiés. En 1969, il avait fallu compter sur toute l’expérience et la dextérité du pilote de chasse Neil Armstrong pour bifurquer au dernier moment et poser en urgence le module lunaire d’Apollo11 en terrain sûr.

Depuis Apollo, on a perdu la main

Les astronautes de la Nasa n’ont plus reposé un pied sur la Lune depuis décembre 1972. Les ingénieurs sont partis à la retraite avec leur savoir-faire, les budgets ont été coupés, il y avait d’autres priorités. Maintenant, il faut un peu tout réinventer pour y revenir, à moindre coût. Avec l’appui aussi de nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle.

C’est l’esprit New Space, avec des compagnies privées qui n’hésitent pas à fonctionner par essais-erreurs, une sorte de grand crash-test spatial. Et parfois ça marche : une sonde de la compagnie américaine privée Firefly Aerospace a aluni sans encombre en mars. On voit aussi que l’agence spatiale indienne commence à maîtriser la manœuvre, l’agence japonaise également, et la Chine excelle maintenant y compris sur la face cachée. Pour enfin revenir sur la Lune et s’y établir ? Pas sûr, le dernier budget de la Nasa sous l’impulsion de l’administration Trump semble maintenant tout miser sur le voyage vers Mars. Nouveau crash-test en vue…

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