Les mouches aiment aussi jouer, comme l'a constaté un groupe de chercheurs
Des biologistes ont détecté un comportement inattendu chez des mouches. Il semblerait qu'elles aiment jouer. Le billet sciences, avec Vincent Nouyrigat, rédacteur en chef du magazine "Epsiloon".
Un groupe de chercheurs des universités de Leipzig, en Allemagne et de Northumbria, en Angleterre, ont placé une soixantaine de drosophiles dans un bocal. Ils ont placé d'un côté une source de nourriture et de l’autre, un plateau tournant ressemblant à un manège. Ils ont constaté que certaines mouches préféraient passer du temps sur ce carrousel, plutôt que de se nourrir.
Un comportement intentionnel, répétitif, gratifiant et qui ne semble pas pertinent pour la survie immédiate de l'animal : il y a donc là tous les critères du jeu. Ce qui peut sembler étonnant pour cet invertébré, au cerveau pas plus gros qu'un grain de sable, que l'on imagine plutôt comme une machine à réflexes primaires.
Cela semble étonnant, mais ce n'est pas un cas isolé, car des chercheurs ont mis en évidence des comportements ludiques chez d'autres insectes. On a vu, par exemple, des bourdons pousser des petites balles en bois. Les témoignages s'accumulent aussi chez les reptiles, lézards ou crocodiles qui font du toboggan. Chez les mammifères, les cas sont évidemment très nombreux, avec des rats jouant à cache-cache, des singes à colin-maillard ou des loutres jonglant avec des cailloux.
Au début du mois de mars 2025, une équipe de recherche canadienne révélait avoir filmé des narvals utilisant leur longue défense en forme de lance pour jouer avec des poissons, sans les blesser. Il semble donc que le jeu soit quelque chose d'universel.
De nombreux animaux jouent aussi
La question se pose donc de savoir pourquoi les animaux jouent, puisque ce comportement un peu frivole consomme du temps et de l'énergie. Il y a aussi des risques de blessures, et pendant ce temps-là les animaux ne sont pas forcément attentifs aux prédateurs qui rôdent dans les parages. On peut cependant penser que le jeu a des fonctions adaptatives, ne serait-ce que chez les jeunes humains. Jouer pourrait servir à exercer ses compétences sociales, à entraîner sa nourriture, à chasser ou encore à accéder à de la nourriture.
Tout cela reste très difficile à démontrer et il n'y a pas de preuves bien établies à ce jour chez les animaux. Certains chercheurs pensent que le jeu pourrait avoir été conservé au fil de l'évolution tout en étant futile. Finalement, que l'on soit humain, mouche ou crocodile, créatures acharnées à survivre et à se reproduire, nous sommes tous à la recherche de moments divertissants et agréables. Nous avons tous besoin d'une petite récréation au cœur de ce monde impitoyable.
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