Des chercheurs filment, pour la première fois, l’implantation d’un embryon humain dans l'utérus

Des chercheurs ont filmé en direct l’instant où un embryon humain s’implante dans l’utérus. Ces images inédites de l'implantation d'un embryon humain dans l’utérus ouvrent de nouvelles pistes pour comprendre l’infertilité, les fausses couches précoces et améliorer la procréation médicalement assistée.

Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pour réaliser ces images, les chercheurs de l’Institut de bio ingénierie de Catalogneont fabriqué en laboratoire un utérus artificiel en fibre de collagène, afin de recréer l’environnement naturel d’un embryon. (CAPTURE D'ECRAN X)
Pour réaliser ces images, les chercheurs de l’Institut de bio ingénierie de Catalogneont fabriqué en laboratoire un utérus artificiel en fibre de collagène, afin de recréer l’environnement naturel d’un embryon. (CAPTURE D'ECRAN X)

C’est une première, des chercheurs ont filmé en temps réel l’implantation d’un embryon humain dans l’utérus. Un moment crucial de la vie, qui marque le début de la grossesse. Les images publiées, vendredi 15 août, par l’Institut de bio ingénierie de Catalogne ne durent que quelques secondes. On y distingue un embryon (un ovule fécondé par un spermatozoïde) qui cherche à s’ancrer à la paroi de l’utérus. Ce qui donnera, neuf mois plus tard, un bébé. Une étape déterminante.

Jusqu’ici, il n’existait que des photos. Cette vidéo offre des détails inédits. Les scientifiques parlent d’un "effort" de l’embryon pour s’implanter. "Une force considérable", disent-ils, pour s’intégrer au tissu utérin, appelé aussi endomètre. Des enzymes (de grosses protéines) vont même détruire les tissus pour faciliter le passage de l’embryon, afin qu’il puisse s’enfoncer jusqu’aux vaisseaux sanguins, auxquels se connectera ensuite le placenta. C’est une fois l’embryon solidement accroché que le développement du fœtus débute réellement.

Un utérus artificiel utilisé

Pour immortaliser ces images, les chercheurs ont fabriqué en laboratoire un utérus artificiel en fibre de collagène, afin de recréer l’environnement naturel d’un embryon. Ils ont également utilisé des embryons humains, donnés à la science par des couples ayant eu recours à la fécondation in vitro. Restait ensuite à observer et capturer les images grâce à une caméra ultra-sophistiquée, car un embryon, au moment de l’implantation, ne mesure que 200 micromètres, soit environ deux fois l’épaisseur d’un cheveu.

L’échec de cette implantation, appelée aussi nidation, est l’une des principales causes d’infertilité aujourd’hui. Elle est responsable de 60% des avortements spontanés, lorsque la grossesse ne prend pas. Ces images inédites ouvrent donc de nouvelles pistes : mieux comprendre les fausses couches précoces, améliorer les techniques de procréation médicalement assistée et, peut-être à terme, développer de nouveaux traitements contre l’infertilité. Un enjeu majeur de santé publique, puisque l’infertilité touche plus de trois millions de personnes en France — un chiffre qui ne cesse d’augmenter.

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