Feux de récolte, manque d'eau... Les conséquences bien visibles de la sécheresse agricole en France

La France vient de connaître un mois de juin exceptionnellement chaud et sec, avec des températures largement au-dessus des normales et des précipitations en forte baisse, entraînant une sécheresse des sols qui affecte l’agriculture, la végétation et augmente les risques d’incendie.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Météo-France pointe une recrudescence des feux de récolte, avec déjà plusieurs centaines d’hectares de cultures agricoles brûlés durant la dernière semaine de juin. (THIBAULT DELMARLE / ICI PÉRIGORD)
Météo-France pointe une recrudescence des feux de récolte, avec déjà plusieurs centaines d’hectares de cultures agricoles brûlés durant la dernière semaine de juin. (THIBAULT DELMARLE / ICI PÉRIGORD)

La France vient de connaître son deuxième mois de juin le plus chaud depuis le début des mesures en 1900. Au-delà de la chaleur, le manque d'eau se fait sentir dans le sol. En juin, sur l'ensemble du pays, il a fait 3,3 °C de plus que la moyenne. Parallèlement, les précipitations ont été déficitaires de 30%, indique Météo-France. La sécheresse des sols, qui avait commencé à s’installer dans le tiers nord du pays dès le début du printemps, s'est étendue à une large partie du territoire, à l'exception de la façade Atlantique et de certaines zones d'altitude.

Le manque de pluie est un problème, car même si les nappes phréatiques restent normales ou excédentaires sur 60% du pays, la végétation compte sur l'eau tombée du ciel pour croître. Quand il n’y en a pas, les forêts et l’agriculture en souffrent.

Quelques rares régions épargnées

Cette "sécheresse agricole" se voit déjà dans les paysages. Météo-France pointe une recrudescence des feux de récolte, avec déjà plusieurs centaines d’hectares de cultures agricoles brûlés durant la dernière semaine de juin, en lien avec la sécheresse et la canicule. Le manque d’eau se constate aussi dans la pousse de l’herbe, dans les jardins ou les prairies : cette pousse est actuellement moins bonne.
D’après les données du ministère de l’Agriculture, depuis deux mois, la production cumulée d’herbe dans les prairies permanentes est inférieure de 20% à la moyenne. Cela se remarque surtout dans les Hauts-de-France, en Normandie, dans le Grand Est et en Île-de-France. Il n’y a que trois régions où l’herbe pousse mieux que d’habitude : l’Auvergne, l’Occitanie et la région PACA. Les forêts souffrent elles aussi de la sécheresse, avec un risque d’incendie élevé pour cette première semaine de juillet dans les régions méditerranéennes, mais aussi dans le Centre-Ouest de la France.

En France, le nombre d’épisodes de sécheresse a déjà doublé depuis les années 1960, sous l’effet du dérèglement climatique. Selon la trajectoire actuelle de réchauffement, ce nombre pourrait tripler d’ici 2050. La France n'est pas un cas isolé, la moitié de l’Europe et du pourtour méditerranéen est actuellement concernée par des sols qui manquent d’eau, et une végétation qui en souffre, selon l’Observatoire européen de la sécheresse.

Dans le nord et l’est de l’Europe, certains pays se retrouvent avec 80% de leurs territoires en état de sécheresse – soit deux fois plus que chez nous. C’est le cas du Luxembourg, de l’Arménie, de la Belgique ou encore du Royaume-Uni. L’Espagne et le Portugal restent, pour l’instant, épargnés.

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