Interdiction de la pêche dans le Golfe de Gascogne : protéger les dauphins, c'est aussi préserver les ressources de poissons
La fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne pour les bateaux de plus de huit mètres est de nouveau effective dès mercredi pour protéger les cétacés. Les dauphins permettent de réguler les ressources de poissons, ce qui est dans l’intérêt des pêcheurs.
C’est, mercredi 22 janvier, le premier jour de fermeture du golfe de Gascogne. La pêche y est interdite aux bateaux de plus de huit mètres, y compris les navires battant pavillon étranger pour un mois, jusqu'au 20 février, à tous les pêcheurs français et étrangers. L'objectif est de protéger les dauphins.
Les protéger, c'est aussi préserver la biodiversité et les ressources en poissons. Les cétacés pourraient être en quelque sorte les amis des pêcheurs, car les dauphins jouent un rôle essentiel pour maintenir l'équilibre de l'écosystème marin. Cela peut paraître paradoxal, mais en tant que prédateurs, ils favorisent les ressources en poissons, en mollusques ou en crustacés. C'est le principe de la cascade trophique, un phénomène écologique qui explique les interactions entre proies et prédateurs.
Les scientifiques observent que lorsqu'un prédateur subit des pressions, les proies peuvent également décliner. Les espèces sont interdépendantes. Toute la chaîne alimentaire peut être bouleversée, et pour les pêcheurs, cela signifie moins de ressources.
Longtemps considérés comme des nuisibles
Pourtant, il y a encore quelques décennies, les dauphins étaient considérés comme des nuisibles, au début du XXe siècle, l'État proposait même des primes pour les abattre. Les dauphins étaient notamment vus comme des ennemis par l'industrie de la sardine. Le steak de dauphin avait également des adeptes à l'époque. Du coup, les populations ont décliné. Le marsouin commun, par exemple, a été complètement éradiqué avant de revenir dans les eaux françaises au début des années 1990.
Aujourd'hui, le dauphin est une espèce protégée. On en compte près de 200 000 sur la côte ouest de la France, de la pointe du Cotentin à la frontière espagnole. Cette population reste stable malgré les captures accidentelles. Mais, selon les données scientifiques, les dauphins meurent de plus en plus jeunes et lorsque les populations de dauphins sont en déclin, elles se rétablissent beaucoup moins vite que d'autres espèces, comme les baleines.
Les chercheurs tentent de comprendre pourquoi le nombre de captures accidentelles se multiplie. Survol en avion, drone marin... Tous les moyens sont bons pour observer leur comportement. Les scientifiques l'ont constaté, tout comme les pêcheurs : les dauphins sont toujours plus nombreux le long des côtes. Ils seraient attirés par des bancs de poissons tapis dans les profondeurs. Pour mieux comprendre ce phénomène et collecter des données, les scientifiques appellent les pêcheurs à coopérer. L'objectif est de trouver des solutions de protection plus ciblées et d'éviter des fermetures de pêche généralisées comme celle qui commence aujourd'hui.
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