"J'ai eu de la fièvre et mal à la tête" : plus de 100 cas de chikungunya recensés à Antibes, le plus gros foyer jamais répertorié en métropole

Le chikungunya, une maladie infectieuse transmise par les moustiques atteint de plus en plus d'individus en métropole française. Selon les scientifiques et experts en santé, la progression du virus n'est pas prête de s'arrêter et les cas devraient se multiplier dans les années à venir.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pour limiter le risque de transmission du virus, des opérations de démoustication ont lieu régulièrement dans les quartiers touchés par l'épidémie à Antibes, (photo d'illustration) (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)
Pour limiter le risque de transmission du virus, des opérations de démoustication ont lieu régulièrement dans les quartiers touchés par l'épidémie à Antibes, (photo d'illustration) (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Presque 500 cas autochtones de chikungunya ont déjà été recensés depuis le printemps 2025 en France métropolitaine, selon Santé publique France. Un cas autochtone, c'est une personne qui n’a pas voyagé, mais qui a tout de même été contaminée dans l'hexagone par des moustiques tigres infectés par le virus. Ces cas sont répartis un peu partout en France, avec le record sur la Côte d’Azur, à Antibes ou près de 100 malades ont été comptabilisés.

Clara, qui a été récemment contaminée par le chikungunya, avec sa maman Fabienne. (SOLENNE LE HEN/ FRANCEINFO)
Clara, qui a été récemment contaminée par le chikungunya, avec sa maman Fabienne. (SOLENNE LE HEN/ FRANCEINFO)

C'est désormais un réflexe pour Fabienne résidente d'Antibes, même si c'est juste pour sortir dans son jardin, elle s'asperge de produits anti-moustiques. Un geste qu'elle a adopté depuis que Clara, sa fille de 12 ans, a été contaminée par une piqûre de moustique infecté par le chikungunya. "J'ai commencé à avoir des boutons et avoir mal aux articulations des chevilles, ensuite, j'ai eu de la fièvre et mal à la tête, c'était dur", confirme la jeune fille.

Une épidémie en pleine progression

Alors que les habitants de la station balnéaire n'osent plus sortir de chez eux, Éric Duplay, l'adjoint au maire en charge de la santé, n'est pas surpris par cette épidémie de chikungunya, "on l'attendait depuis quelque temps, les cas avaient tendance à un petit peu augmenter année après année." Cet été, la situation a été différente. Un résident partit à Madagascar, contaminé sur l'île, a transmis le virus à certains de ses voisins en revenant à Antibes. "De fil en aiguille, on a eu une petite épidémie locale : pas de chance pour la commune", déplore Éric Duplay.

Déjà 100 cas de chikungunya sont recensés, lundi 22 septembre à Antibes, aucun grave, mais c'est le plus gros foyer jamais recensé en métropole et cela devrait continuer d'augmenter, explique Fabrice Dassonville de l'Agence régionale de santé. "Cette année va être une année type qui s'inscrit dans le cadre du changement climatique. La population va s'acculturer de plus en plus forcément."

Pour limiter le risque de transmission du virus, des opérations de démoustication ont lieu régulièrement dans les quartiers touchés par l'épidémie. Les autorités demandent aussi aux habitants de supprimer les eaux stagnantes favorables à la prolifération de larves de moustiques. "On a déjà fait de la pédagogie. Cette année elle a été fortement renforcée. C'est l'affaire de tout le monde, donc il faut vraiment maintenant mettre en place les actions nécessaires," affirme Fabrice Dassonville. Après les intenses pluies qui sont tombées sur la ville dimanche 21 septembre, les autorités de santé s'attendent dans les prochains jours à une nouvelle explosion du nombre de moustiques tigres. 

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