L'IA moins performante que les humains pour analyser les interactions sociales

Des chercheurs américains pointent les lacunes de l'intelligence artificielle quand il s'agit d'analyser des scènes en mouvement ou de prévoir des comportements.

Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'IA a encore du mal à analyser des scènes du quotidien. Photo d'illustration. (XH4D / E+)
L'IA a encore du mal à analyser des scènes du quotidien. Photo d'illustration. (XH4D / E+)

Elle nous impressionne de plus en plus, mais l'intelligence artificielle a encore des progrès à faire. Les êtres humains la surpassent toujours dans certains domaines, notamment quand il s'agit d'émotions et d'interactions sociales. Des chercheurs de l'université américaine John Hopkins parlent même de "lacune majeure" dans la capacité de l'IA à interpréter ces interactions sociales.

Imaginez : vous marchez dans la rue et vous croisez deux passants en train de se dire au revoir. L'un des deux semble sur le point de traverser la route. Si vous êtes un peu attentif, vous devriez réussir en un coup d'œil à analyser et comprendre cette situation. C'est pourtant le genre de scène que l'Intelligence artificielle, telle qu'elle existe aujourd'hui, a du mal à décrypter.

Difficulté à analyser des scènes du quotidien

Ils ont montré de courts clips vidéo à des êtres humains et à des intelligences artificielles: des images de scènes du quotidien, comme un homme en train de faire du sport ou deux femmes côte à côte, assises à une table. Et selon les résultats, les humains comprennent mieux ce qui est en train de se passer que l'intelligence artificielle. Elle est bien capable, sur des images fixes, de repérer des visages, par exemple, mais quand il s'agit d'une scène en mouvement et de prévoir des comportements, l'IA est un peu perdue.

Ce qui pourrait être un handicap pour certains usages de l'intelligence artificielle, par exemple pour les voitures autonomes, qui doivent parfaitement appréhender leur environnement. Même difficultés pour les autres technologies à base d'IA censées interagir dans la complexité de notre quotidien, comme les robots d'assistance pour les soins, ou de service à la personne.

Une lacune structurelle

Le problème vient de la conception même des systèmes d'intelligence artificielle selon cette étude. Les systèmes sont comme des copies digitales de nos réseaux de neurones, qui miment notre raisonnement. Mais les IA sont inspirées des parties de notre cerveau qui analyse les images fixes, et pas celle qui se charge de comprendre les scènes en mouvement, expliquent les chercheurs de l'université John Hopkins. Pas si simple d'appréhender l'humain dans toute sa complexité... et son imprévisibilité.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.