Aux origines de l'univers : le télescope spatial James Webb vient de capturer l’image la plus profonde à ce jour

Une découverte majeure : si les scientifiques ont raison, les nouvelles galaxies découvertes pourraient contenir la toute première génération d'étoiles de l’univers, celles qui ont permis la formation des planètes et de la vie.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Au centre, l'amas de galaxies Abell S1063, colossal ensemble de galaxies, situé à 4,5 milliards d'années-lumière de la Terre. Autour, des traînées lumineuses brillantes et des arcs déformés, véritable objet d'intérêt des scientifiques : ce sont de faibles galaxies du lointain passé de l'Univers. (ESA/WEBB)
Au centre, l'amas de galaxies Abell S1063, colossal ensemble de galaxies, situé à 4,5 milliards d'années-lumière de la Terre. Autour, des traînées lumineuses brillantes et des arcs déformés, véritable objet d'intérêt des scientifiques : ce sont de faibles galaxies du lointain passé de l'Univers. (ESA/WEBB)

Une étape majeure dans l’exploration cosmique vient d'être franchie grâce au télescope spatial James Webb, le plus puissant jamais construit. Plus de 120 heures d’observation ont été nécessaires pour obtenir cette image inédite de l'univers, la plus profonde découverte à ce jour.

Le cliché montre des dizaines de points blancs ou orangés représentant des milliards d’étoiles, et au centre de la photo, une tache encore plus lumineuse que tout le reste. Il s’agit d’un amas de galaxies baptisé Abell S1063, situé à 4,5 milliards d’années-lumière de notre Terre. Cet amas de galaxies est tellement massif qu’il dévie la lumière des objets situés derrière lui, ce qui crée un effet de loupe et permet de voir des objets encore plus lointains et beaucoup moins lumineux. C’est ce qu’on appelle une lentille gravitationnelle.

Des galaxies apparues 250 millions d’années après le Big-Bang

C’est ainsi que James Webb a pu capturer l’image la plus profonde de l’univers. Cet effet de loupe permet de voir encore plus loin, et comme dans l’espace voir "plus loin", permet de remonter dans le temps, et de voir "plus vieux", ces images semblent dévoiler des galaxies qui sont apparues "seulement"
250 millions d’années après le Big-Bang, à une époque baptisée "les âges sombres", où les premières étoiles commençaient tout juste à éclairer un univers encore opaque, explique le CNRS dans un communiqué. Certaines galaxies découvertes pourraient contenir des étoiles primitives formées uniquement à partir d’hydrogène et d’hélium issus du Big-Bang. Jamais des étoiles aussi anciennes n’avaient pu être observées jusqu’ici.

Ces travaux sont le fruit d’une collaboration internationale qui implique notamment l’institut d’astrophysique de Paris. Mais l'âge et la distance de ces galaxies très lointaines restent encore à confirmer. C’est pour cela qu’une nouvelle campagne d’observation spectroscopique est prévue au mois de juillet. Elle devrait permettre par l’analyse des spectres de lumière émise par ces étoiles lointaines, d’en déterminer la composition chimique et physique. Et si l'existence de ces étoiles primitives dites "de population III" se confirme, cela constituerait une avancée scientifique majeure, car James Webb aurait alors débusqué la toute première génération d'étoiles de l’univers, celle qui a permis la production des éléments nécessaires à la formation des planètes et de la vie.

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