Budget 2026 : les patrons bientôt dans la rue ?

Les patrons montent au créneau avant le budget 2026 : Patrick Martin, président du Medef, menace d’une "grande mobilisation" si la fiscalité des entreprises augmente.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Patrick Martin président du Medef, le 12 septembre 2025. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)
Patrick Martin président du Medef, le 12 septembre 2025. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Après les syndicats, les patrons veulent aussi se mobiliser en pleine préparation du budget 2026. Le président du Medef, Patrick Martin, menace, samedi 13 septembre, d’une "grande mobilisation". Si les impôts des entreprises étaient augmentés, les patrons se mobiliseraient… la menace est clairement exprimée. Patrick Martin – dans un entretien au journal Le Parisien/Aujourd’hui en France met en avant la taxe Zucman, du nom de l’économiste Gabriel Zucman, qui propose de taxer les très hauts patrimoines. Une forme de "spoliation" pour reprendre le terme du patron des patrons.

Cette mobilisation des dirigeants d’entreprises se manifesterait, selon Patrick Martin, sous forme de réunions et de grands rassemblements publics des entreprises de toutes tailles, dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Le message est direct. "Nous refusons d’être la variable d’ajustement de politiques qui nous paraissent contraires à la bonne marche de l’économie et à l’intérêt du pays", déclare le président du Medef. Patrick Martin a été reçu vendredi soir par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu.

Hors de question de se laisser faire 

L’occasion d’une mise au point en termes feutrés, comme lors de toute première prise de contact de ce genre, mais au message ferme : les entreprises françaises sont aujourd’hui les plus imposées parmi la quarantaine des pays membres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), avec 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires en 2025, dit-il, déduction faite des différentes aides publiques reçues. Hors de question d’aller plus loin et de se laisser faire.

Dans cet entretien au journal Le Parisien /Aujourd’hui en France, Patrick Martin n’hésite pas à parler de "provocation". Une provocation de voir que l’État imagine augmenter la fiscalité sans chercher à baisser la dépense. Le patron du Medef charge volontairement la barque avec les mots employés, mais, visiblement, cela fonctionne. Le patronat et les salariés comptent déjà une victoire : l’abandon par le nouveau Premier ministre de la suppression de deux jours fériés, prévus dans le plan budgétaire de son prédécesseur François Bayrou.

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