Crise du Covid : le difficile remboursement des prêts garantis par l’État
Trente-huit milliards d’euros, c’est le montant des prêts garantis par l’État qui reste à rembourser par les entreprises françaises. Ces PGE leur avaient été accordés pendant la crise Covid. Cinq ans après, la facture reste salée.
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Le montant des prêts garantis par l'État (PGE) durant la crise du Covid qui reste à rembourser s'élève précisément à 38 milliards et 400 millions d’euros d'euros sur un montant total prêté de 145 milliards. C’est le dernier bilan établi par la banque publique d’investissements, Bpifrance.
Pour rappel : distribués entre 2020 et 2022, ces prêts accordés par les banques commerciales, mais garantis à 90% par l’État, ont permis à de nombreuses sociétés de tenir le coup pendant la pandémie, en leur offrant notamment la possibilité de renflouer leurs trésoreries, au moment où elles étaient contraintes de cesser ou ralentir leur activité.
Des fraudes signalées
Pour ce qui est des grandes entreprises, seize milliards d’euros ont été accordés en PGE. Un milliard et demi reste à rembourser. Mais hors grandes entreprises, un peu plus de 800 000 PGE ont été distribués pour un montant de 130 milliards d’euros. Sur ce montant, 37 milliards restent à rembourser. Il apparaît clairement que, proportionnellement, la charge la plus lourde demeure sur les épaules des petites structures qui, par définition, ne sont pas les plus solides. Pour les sociétés qui le souhaitent, ou celles qui sont le plus en difficulté, il est toujours possible de rééchelonner les remboursements. Elles ont jusqu’au 31 décembre 2026, donc encore deux ans, pour le faire.
Selon Tracfin, la cellule de renseignement financier de Bercy – citée mardi 31 décembre par le quotidien Les Echos –, quelque 2 000 déclarations de soupçons de fraude sont remontées au cours des quatre dernières années. Des patrons peu scrupuleux qui ont profité des PGE pour s'acheter, par exemple, une nouvelle voiture ou rembourser leurs dettes personnelles. Difficile de chiffrer précisément, pour l’instant, les montants détournés.
Un taux de sinistralité pire qu’attendu
Ce dossier prend une tournure particulière dans le débat actuel sur le mauvais état des finances publiques. Nous nous apercevons aujourd’hui, peut-être plus qu’hier, du poids du fameux "quoi qu’il en coûte". La question est de savoir si toutes les entreprises pourront rembourser. Depuis l’octroi de ces aides garanties par l’État pendant le Covid, le nombre de défaillances d’entreprises (des faillites pour la plupart) est reparti à la hausse dans plein de secteurs, et la croissance économique n’est pas au rendez-vous. Cela pousse les autorités françaises à préparer le terrain à une perte sèche pour les finances publiques. Le coût final pour l’État pourrait dépasser les trois à quatre milliards d’euros avec un taux de sinistralité pire qu’attendu. Rien de bon pour notre budget qui est déjà à la dérive.
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