Dette souveraine : où en est la France par rapport à ses voisins européens ?

L'agence Fitch, qui évalue la capacité des États à rembourser leur dette, doit annoncer vendredi la nouvelle note qu'elle attribue à la France, actuellement AA-. Une dégradation ferait remonter les taux d’emprunt.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le montant de la dette française, vendredi 12 septembre, à 8 heures. (PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)
Le montant de la dette française, vendredi 12 septembre, à 8 heures. (PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)

L’agence de notation américaine Fitch doit rendre son verdict, vendredi 12 septembre, en fin de journée, sur la dette souveraine de la France. Pour la France comme les autres pays, les agences ne notent pas la dette des États souverains en tant quel tel, mais leur capacité à pouvoir rembourser les échéances d’emprunts. En réalité, les agences regardent si nous avons une réelle volonté de réduire dette et déficits publics. En d’autres termes, si nous faisons les efforts nécessaires à travers nos décisions politiques et budgétaires. La meilleure note possible est le AAA. Une note que la France a perdue en 2013 et n’est jamais remontée depuis. Aujourd’hui, nous sommes notés AA-, ce qui reste honorable, car l’équivalent d’un 17/20.

La dernière notation de Fitch remonte au mois de mars 2025. L’agence nous avait laissés tranquilles en ne touchant pas à sa note, mais avec un message à lire entre les lignes qui voulait dire : "attention, on continue de vous observer de très près et on vous encourage à faire des efforts." Sous-entendu, gare à la possible sanction. Nous en sommes là aujourd'hui.

Devant la Belgique et Malte

En termes de notation, la France est en septième position. Allemagne, Pays-Bas et Luxembourg sont les trois meilleurs élèves avec un triple A, car ils respectent intégralement les critères financiers de Maastricht dont un déficit public inférieur à 3% de leur PIB, leur richesse nationale. Arrivent ensuite la Finlande, l’Autriche et l’Irlande (AA)… et la France avec son AA-. Pour l'instant, nous sommes devant la Belgique et Malte. À noter que l’Espagne fait partie des décrocheurs avec son A- ; quant à l’Italie et la Grèce, c’est triple B… même BBB- pour Athènes. L'Italie remonte la pente et, jeudi 11 septembre sur les marchés, Paris et Rome remboursaient leur dette avec les mêmes taux à dix ans autour de 3,4%. Ce qui n'est pas très glorieux pour Paris.

Si Fitch dégrade de la note de la France vendredi, nous descendrons encore plus bas dans le palmarès européen, d’où une très probable remontée des taux de remboursement. La nomination rapide d’un successeur à François Bayrou à Matignon, qui plus est homme ‘’pro-business’’ en la personne de Sébastien Lecornu, est-elle de nature à rassurer les opérateurs ? Le tempo de la nomination n’est pas anodin… reste à savoir s’il fera mouche auprès de Fitch.

Quant aux autres agences de notation,  Moody's se prononcera le 24 octobre, Standard and Poor's le 28 novembre. Moins connue du grand public, l'agence européenne Scope communiquera le 26 septembre. Quelques échéances que le gouvernement français a bien en mémoire.

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