Dons aux associations : le nombre de donateurs reste stable mais les montants moyens régressent en 2024

Les Français ont donné en moyenne 364 euros à des associations ou organismes caritatifs l'an dernier, contre 371 euros en 2023.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
En 2024, les Français ont donné en moyenne 364 euros selon le 6e baromètre de la Solidarité réalisé par Ipsos pour Les Apprentis d'Auteuil (JULIO PELAEZ / MAXPPP)
En 2024, les Français ont donné en moyenne 364 euros selon le 6e baromètre de la Solidarité réalisé par Ipsos pour Les Apprentis d'Auteuil (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

En 2024, les Français continuent de donner aux associations, mais les montants moyens régressent. C'est le constat dressé mardi par le 6e Baromètre annuel de la Solidarité réalisé par Ipsos pour Les Apprentis d’Auteuil, que franceinfo révèle mardi 29 avril en exclusivité.

L'an dernier, le nombre de donateurs est resté stable. 52% des Français disent avoir réalisé au moins un don à des fondations ou des organismes caritatifs en 2024, en hausse d'un point en un an. Parmi les hauts revenus, la proportion grimpe à 84%, soit 3 points de plus qu'en 2023 et 5 points de plus en cinq ans.

Malgré cette dynamique, les montants moyens des dons régressent, et reviennent à leur niveau de 2022, note le baromètre, alors qu'en 2023, les Français s'étaient montrés particulièrement solidaires - y compris les jeunes et les plus modestes. Si les montants baissent, ce n’est pas par désintérêt pour la cause humanitaire ou humaniste mais par précaution face à un avenir proche incertain : 88% des personnes interrogées sont inquiètes pour l’évolution de leur pouvoir d’achat ; 87% s’inquiètent du montant faramineux de la dette publique qui pourrait avoir des conséquences sur leur quotidien ; 82% s’interrogent sur l’évolution de la fiscalité.

Tout le monde serre les dents et les cordons de la bourse. Ainsi, le montant moyen des dons déclarés a baissé légèrement en 2024 pour le grand public, avec 364 euros en moyenne, contre 371 euros un an avant (près de 2% de baisse). Mais chez les hauts revenus, ce montant a plus fortement baissé, passant de 2 686 euros en 2023 à 2 322 euros en 2024, soit une baisse de plus de 13%. Les quatre causes principales qui mobilisent les donateurs, sont la santé et la recherche médicale (44%), l'aide aux plus démunis (32%), la défense des animaux (26%) et l'enfance, la jeunesse et l'éducation (24%).

L'actualité pèse dans le choix de donner

L'inquiétude donc tous les Français, y compris les plus aisés, constatent les auteurs du baromètre. Ce qui est loin de rassurer le directeur des ressources de la Fondation Apprentis d’Auteuil. "Cette tendance nous alerte et nous inquiète alors que les besoins des jeunes montent en flèche et que les financements publics se resserrent", explique Stéphane Dauge. Globalement, l'inquiétude des Français est surtout marquée pour l’avenir des jeunes, à 88% et des personnes les plus précaires (86%). Mais ils restent préoccupés pour leur avenir personnel (64%, +5 points en un an) et celui de leurs proches (73%, +5 points). 

Le don est-il aujourd’hui, en quelque sorte, un luxe ? En tout cas il pourrait bien le devenir quand on voit les multiples pressions qui s’exercent sur les citoyens : le gouvernement veut récupérer quelques centaines de millions d’euros auprès des travailleurs indépendants en baissant les seuils de TVA, il y a la perspective de suppression de l’abattement des 10% pour certains retraités, etc. Tout cela laisse augurer de moindres marges de manœuvres financières pour les foyers qui voudraient faire des dons. Ce baromètre Ipsos pour la Fondation Apprentis d’Auteuil montre au moins un point positif : les Français se disent de mieux en mieux informés sur les avantages fiscaux liés aux dons. Il est toujours possible de se renseigner sur le site internet du ministère de l’Economie et des Finances.


Le 6e Baromètre de la Solidarité a été réalisé par Ipsos pour Les Apprentis d'Auteuil entre le 26 février et le 12 mars 2025 sur un panel de 1 000 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus, ainsi qu'auprès d’un second panel de 500 personnes dont le revenu annuel net du foyer fiscal est supérieur à 120 000 euros.

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