En Europe, l'investissement dans la technologie manque cruellement d'acteurs privés, selon un rapport

Si le rapport de l’Office européen des brevets, publié jeudi, montre que la France est le deuxième pays européen à attirer les investisseurs technologiques, ces fonds proviennent surtout du public, et c'est le même problème dans toute l'Europe.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La compétitivité de l'Europe souffre d'investissements insuffisants dans l'innovation. Photo d'illustration. (BORCHEE / E+)
La compétitivité de l'Europe souffre d'investissements insuffisants dans l'innovation. Photo d'illustration. (BORCHEE / E+)

À l'heure où Donald Trump inquiète l'économie européenne et où les plus grandes avancées spatiales sont actuellement aux mains des milliardaires américains, l’Europe manque de financement privé pour soutenir ses entreprises technologiques. C'est ce que pointe un rapport de l’Office Européen des Brevets (OEB), publié jeudi 16 janvier.

Entre 2000 et 2023, la France fait figure de bonne élève - entre le Royaume-Uni en tête et l'Allemagne en troisième position - avec 82 milliards d’euros investis à elle seule. Mais en France, comme ailleurs en Europe, les investissements technologiques sont principalement le fait de grands programmes publics et d’investisseurs privés spécialisés.

L’étude de l'OEB détaille la provenance de ces investissements et la nature des principaux acteurs européens du financement. En France, c'est la Banque publique d’investissement Bpifrance qui arrive en tête. Au niveau européen, Bpi figure parmi les cinq premières sources d’argent dans le domaine technologique, aux côtés de la BEI (Banque européenne d’investissement) et d’Innovate UK pour le Royaume Uni. 

Des soutiens privés bien plus massifs aux États-Unis

L’étude révèle que 88% des investisseurs européens ont dans leur portefeuille des entreprises reconnues pour leurs brevets. L’organisme des brevets montre le travail accompli, mais souligne surtout l’importance et l’urgence de combler le déficit de financement privé. Ce rattrapage est en effet nécessaire pour stimuler l’innovation et rattraper notre retard sur les États-Unis, où les soutiens sont bien plus massifs, sans commune mesure avec ce que nous pratiquons en Europe.

Tout en soulignant les financements existants, le rapport de l’Office européen des brevets évalue l’ampleur du déficit du soutien des start-up européennes. Il raisonne comme le rapport Draghi - du nom de l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi - qui montre la perte de compétitivité de l’Europe faute d’investissement massif dans l’innovation. Ces investissements existent, mais sont aujourd’hui insuffisants, notamment pour nous préparer à affronter l’offensive que promet Donald Trump sur la scène internationale en matière commerciale et industrielle.

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