Hausse des tarifs du gaz : la facture grimpe malgré la baisse de la consommation

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a annoncé une augmentation de l'abonnement annuel pour les foyers se chauffant au gaz naturel, à compter de mardi. Des évolutions contrastées en fonction du volume de consommation, mais qui contrastent avec les périodes de baisse de ces derniers mois.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La diminution continue de la consommation de gaz crée un paradoxe économique : moins il y a de consommateurs pour financer le réseau, plus le coût unitaire augmente (photo d'illustration). (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)
La diminution continue de la consommation de gaz crée un paradoxe économique : moins il y a de consommateurs pour financer le réseau, plus le coût unitaire augmente (photo d'illustration). (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

Les tarifs du gaz repartent de nouveau à la hausse mardi 1er juillet. Pour ce qui est des particuliers ‘’petits’’ consommateurs (eau chaude et cuisson, hors chauffage) l’abonnement augmente de 2,3%. Pour ce que l’on considère comme "plus gros" consommateurs (eau chaude, cuisson + chauffage), la hausse est de 4,8%.

Cette progression résulte essentiellement de l’augmentation des tarifs de distribution. Chaque année en effet au 1er juillet, la Commission de régulation de l’énergie ajuste le tarif d’utilisation de ce que l'on appelle l’ATRD (Accès des Tiers aux Réseaux de Distribution de gaz naturel). Ce tarif permet de financer la maintenance, l’exploitation et le développement des réseaux de distribution. Et en ce 1er juillet, l'ATRD augmente de 6,1%. C’est la principale cause de la hausse qui intègre le taux d’inflation, un taux d’ajustement annuel et un coefficient de rattrapage pour compenser les déficits antérieurs.

Des frais d’entretien importants

La diminution continue de la consommation de gaz crée un paradoxe économique : moins il y a de consommateurs pour financer le réseau, plus le coût unitaire augmente, car le réseau doit être entretenu de la même manière pour ne pas se délabrer. Ce qui engendre une baisse de revenus, mais des frais d’entretien plus importants et au final une hausse du prix pour compenser.

GRDF – le réseau de distribution filiale du groupe ENGIE – parle d'une baisse de la consommation de gaz d’environ 2,5% par an. Selon l’économiste Patrice Geoffron, qui dirige le Centre de Géopolitique de l’Énergie des matières première, cela aggrave la spirale inflationniste car malgré la baisse de la consommation, il faut dans tous les cas renforcer les exigences de performance énergétique des bâtiments (les normes coûtent cher), et continuer parallèlement la transition vers d’autres sources d’énergie, dont l’éolien, car il faut payer pour fabriquer et entretenir les infrastructures. Le client final le constate sur la petite ligne budgétaire additionnelle en bas de sa facture des particuliers chaque mois.

Toujours selon Patrice Geoffron, le marché électrique profite de conditions de marché plus favorables aujourd'hui. Il y a la stabilisation de l’approvisionnement énergétique au sein de l’Europe avec retour du calme après la tempête de la guerre en Ukraine notamment. La part des renouvelables progresse, et la reprise de la production d’énergie nucléaire, décarbonée est peu chère. Notre production d'énergie basée sur l’atome a augmenté  de près de 15% sur l’année de référence 2023.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.