La France championne européenne des retards dans le transport aérien, d'après une étude

Selon le constat dressé par Eurocontrol, l’organisme de surveillance du trafic aérien en Europe, les retards liés au contrôle dans le ciel français ont coûté environ 120 millions d’euros aux compagnies européennes. Eurocontrol pointe notamment les grèves.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'aéroport de Paris-Charles de Gaulle, en France. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
L'aéroport de Paris-Charles de Gaulle, en France. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Cet été 2025, les retards liés au contrôle dans le ciel français ont augmenté de 50% par rapport à la même période l’année dernière. Ils ont représenté au total un tiers (30%) des retards dans l'ensemble de l'Europe. C'est l'enseignement d'une étude publiée début octobre par Eurocontrol, l’organisme de surveillance du trafic aérien en Europe. Un point noir montré du doigt alors que le trafic aérien global sur le Vieux continent s’est avéré plus fluide malgré la complexité des fermetures d’espaces aériens liées à la guerre en Ukraine ou les conflits au Moyen-Orient. La situation s’est améliorée partout sauf dans les aéroports et le ciel français.

L’organisme Eurocontrol avance des "difficultés opérationnelles" liées aux capacités techniques – dont la vétusté, l’obsolescence des outils informatiques – et les grèves récurrentes de ce que l’on appelle les aiguilleurs du ciel. Un exemple parmi d’autres, le mouvement social de deux syndicats minoritaires de contrôleurs aériens français les 3 et 4 juillet derniers a provoqué l’annulation de 1 400 vols et des retards de 3 700 trajets en moyenne par jour sur la période concernée.

Selon Ryanair, dix millions de passagers impactés en 2025

Les seuls retards générés par les problèmes de contrôles français ont coûté environ 120 millions d’euros aux compagnies européennes. La grève de début juillet a touché un million de passagers en France et ailleurs en Europe. Par exemple, selon le décompte réalisé par la compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair, ce sont dix millions de passagers clients qui ont pâti des mouvements sociaux dans le ciel français depuis le début de l’année 2025. Un bilan peu flatteur pour nos services de navigation aérienne.

Les clients peuvent obtenir des indemnisations, mais la réglementation européenne pourrait évoluer et pas forcément en faveur du consommateur. Une révision de cette réglementation pourrait en effet se traduire par une baisse des indemnités compensatrices, voire une restriction des conditions et la gratuité de l’accès aux tribunaux pour contester et obtenir des compensations financières. Le texte est à l’étude à Bruxelles.

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