La Poste va être présidée pour la première fois par une femme
Jeu de chaises musicales à la tête d'entreprises publiques. Alors que l'ancien Premier ministre Jean Castex quitte la RATP pour diriger la SNCF, une femme prend la présidence de La Poste et c'est une première dans l'histoire de l'établissement.
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Marie-Ange Debon succède à Philippe Wahl, atteint par la limite d’âge après douze ans passés à la tête de La Poste. Jusqu’à présent, Marie-Ange Debon dirigeait Keolis, filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics. Elle devient donc présidente-directrice générale du groupe La Poste pour un mandat de cinq ans.
Diplômée d’HEC (école des Hautes études commerciales) et de l’ENA, Marie-Ange Debon est âgée de 60 ans. Elle a débuté sa carrière à la Cour des comptes en 1990 comme magistrate, avant de rejoindre l’univers des médias, France 3 en l’occurrence, en 1994 comme directrice de la gestion, puis a poursuivi sa carrière chez Thomson. Elle dirigeait Keolis depuis 2020, après avoir passé plus de dix ans comme directrice générale adjointe du géant des services à l’environnement, Suez.
La Poste, un groupe en profonde mutation
Sa tâche principale va être de maintenir à flot financièrement le groupe La Poste qui emploie aujourd’hui 230 000 postiers – dont 65 000 facteurs – et qui est soumis depuis plusieurs années à la baisse drastique des volumes de courrier papier face aux courriers électroniques et les démarches administratives en ligne. Le groupe est aujourd’hui porté par la livraison de colis et les services financiers (la Banque Postale). L'État l’attend aussi sur le terrain de l’aménagement du territoire avec la proximité de service. Son chiffre d’affaires approche 35 milliards d’euros mais souffre de la sous-compensation par l'État de ses missions de service public qui pèse sur ses capacités à investir dans ses nouveaux métiers.
En 1990, 70% du chiffre d’affaires de La Poste provenait du courrier. Ce taux diminue fortement chaque année et atteint aujourd’hui à peine 15%. De plus en plus de bureaux de poste ferment et il n’en reste plus que 7 000 en France, de moins en moins fréquentés. Dans 40% des agences postales communales, notamment rurales, moins de cinq personnes s’y rendent chaque jour. Marie-Ange Debon prend les rênes d’un groupe en profonde mutation, contraint à la diversification et qui vient de créer la polémique en renforçant son partenariat avec la plateforme chinoise Temu.
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