Le géant pétrolier britannique BP va revoir à la baisse ses ambitions écologiques
Le groupe doit annoncer avant la fin du mois de février une nouvelle orientation stratégique après le plongeon de ses bénéfices en 2024.
/2024/03/04/emmanuel-cugny-65e6021ef3340792811771.png)
/2025/02/13/bp2-67ad9245ab2cb518653579.jpg)
Ce n’est pas une chute, mais un effondrement. En 2024, BP (British Petroleum) a vu son bénéfice net chuter de 97% à 381 millions de dollars, l’équivalent de 374 millions d'euros, selon les chiffres publiés mardi 11 février. En cause notamment : la forte baisse des marges de raffinages dans un marché mondial en repli. Moins de demande, donc moins de brut à raffiner… le raffinage faisant partie des activités les plus rentables. D’ailleurs, BP n’est pas le seul touché. Tous les géants du secteur, dont Shell et TotalEnergies, en ont fait, eux aussi, les frais.
La multinationale britannique annoncera la couleur le 26 février prochain, mais a déjà levé une partie du voile sur ses projets. Elle veut réduire de manière significative ses investissements dans les énergies renouvelables. Comment cela va se traduire concrètement ? Rien ne filtre pour l’instant. La direction nous renvoie à ce fameux mercredi de février. Le groupe va également réduire ses effectifs. En janvier, il annonçait des milliers de suppressions d’emplois, mais pourrait finalement élargir encore plus la porte.
Un changement de stratégie sur les énergies renouvelables
Sur le plan environnemental, beaucoup d’analystes spéculent sur un très probable abandon par BP de sa promesse de réduire sa production de pétrole de 25% d’ici 2030, alors même qu’il s’était engagé à se réorienter vers l’électricité et les renouvelables. Ce changement de braquet vers la neutralité annoncé à grand renfort de communication il y a cinq ans va visiblement retourner dans les limbes. Au programme également : des changements à la direction du groupe, un transfert de cotation boursière du Royaume-Uni vers les États-Unis. L’appel d’air de Donald Trump et des investisseurs américains font chaque jour de nouveaux adeptes.
En réalité, la pression vient aussi et surtout des investisseurs, notamment du fonds activiste Bluebel qui qualifie d’irrationnelles les ambitions de BP sur les énergies propres, tout comme un autre fonds d’investissement très puissant (Elliott) qui ne veut entendre parler que de rendement. BP est plus que jamais à la merci de ses actionnaires anglo-saxons qui tiennent à toucher leurs dividendes, coûte que coûte sur le plan social et environnemental.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter