Mort de Jacques Delors : cet architecte de la construction européenne laisse la monnaie unique en héritage
Jacques Delors décédé mercredi à l'âge de 98 ans restera comme l’un des bâtisseurs de l'euro et du marché unique.
Celui qui fut président de la Commission européenne pendant plus de 10 ans entre 1985 et 95 est "le père de l’euro". On a oublié combien cela a été difficile à l’époque de convaincre chaque nation d’abandonner sa monnaie, c’était vécu comme une perte de souveraineté par les États. Avoir la même monnaie partout dans l’union, encore aujourd’hui, c’est une petite révolution, et un élément de stabilité financière. Depuis le traité de Rome en 1957, c’est aussi sans doute la réalisation européenne la plus concrète pour les citoyens.
Très tôt, Jacques Delors, qui est décédé mercredi 27 janvier à l'âge de 98 ans, défend l’idée d’un marché unique, ce sera son projet, sa grande œuvre. Déjà en tant que ministre de l’Économie et des finances de François Mitterrand entre 1981 et 1984, Jacques Delors prône une Europe monétaire forte, marchande et commerciale, compétitive. C’est sous sa présidence à la Commission, à Bruxelles, qu’en 1985, l’Europe de Schengen se met en place, avec la suppression des douanes. Il est aussi à l’origine de ce que l’on appelle "le paquet Delors". Un ensemble de mesures qui tracent les contours économiques de l’Europe avec une sorte de plan Marshall pour les régions les plus défavorisées, mais aussi et surtout la libre circulation des capitaux et des marchandises.
En janvier 1993, le marché unique dont il aura été un des architectes les plus acharnés devient réalité. Ce marché compte aujourd’hui plus de 450 millions de consommateurs et reste encore un véritable atout de l’Europe pour attirer les entreprises mais aussi les investissements.
Social-démocrate favorable au resserrement des finances publiques
Dans l’hexagone, Jacques Delors est un des artisans de la rigueur. Il est favorable au resserrement des dépenses publiques, à l'augmentation des cotisations de la sécurité sociale, à la modération des prix et des salaires. Dans ces années 80 difficiles, ce socialiste fait de la lutte contre l’inflation sa priorité. Celui qui se définit comme un "social-démocrate" se bat pour baisser le chômage, réduire le déficit commercial et préserver l’équilibre monétaire de la France. C’est ce sérieux, cette rigueur budgétaire, ce réalisme diront certains qui lui feront, entre autres, rater Matignon. En 1984, alors que Jacques Delors est en bonne place pour devenir Premier ministre, il s’entend dire par François Mitterrand à l’Élysée : "Vous auriez été un bon choix pour Matignon mais vous n’êtes pas assez à gauche". Le président lui préfère alors Laurent Fabius.
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