2022 : Édouard Philippe redevient une pièce maîtresse dans le dispositif d’Emmanuel Macron
C’est l’un des effets de la désignation de Valérie Pécresse par Les Républicains : l'ancien Premier ministre retrouve du crédit en Macronie.
Changement de ton perceptible dans la majorité. Ce n’est pas un retour de flamme, mais disons que la période un peu glaciaire d’octobre-novembre, quand Édouard Philippe mettait sur orbite son parti Horizons laisse place, depuis le Congrès des Républicains, à une forme de pragmatisme. "On va avoir besoin d'Édouard Philippe pour contrer Valérie Pécresse", me disent depuis quelques jours des ministres, des conseillers, des cadres de la majorité. "Ce choix de LR renforce Édouard Philippe", m’expliquait hier encore une conseillère. Pourquoi ? "Parce qu’Emmanuel Macron va encore plus avoir besoin d’incarnation de droite, poursuit la même, pour rassurer les électeurs tentés par le discours réformiste et volontariste de Valérie Pécresse."
Qui mieux qu'Édouard Philippe pour incarner cette riposte ? Dans les baromètres d’opinion, l’ex-Premier ministre n’est pas seulement la personnalité politique des Français, il est aussi l’un de ceux que préfèrent les sympathisants des Républicains. Dans l’équipe même de Valérie Pécresse, on le reconnaît : "Il y a une vraie porosité entre Édouard Philippe et elle."
L'ex-Premier ministre s’échauffe
Premier tour de piste dans les journaux du Sud-Ouest ce matin. Interview accordée à La Dépêche, au Midi Libre et à L’Indépendant. Morceaux choisis : "Valérie est une adversaire très respectable, dit-il. Je la connais bien, nous avons fait campagne ensemble pour Alain Juppé en 2016." C’était lors de la précédente primaire de la droite.
Les deux ont un parcours similaire : énarques, à peu près le même âge, trois ans d’écart, nés en politique avec Jacques Chirac. Dans la même interview, Édouard Philippe poursuit avec un coup de griffe : "Valérie a quitté LR pour des raisons de fond, elle y est revenue pour des raisons tactiques." Et de conclure : "Elle a théorisé elle-même les droites irréconciliables. Pas sûr que sa désignation suffise à les réconcilier." Pour l‘instant Édouard Philippe n’y va pas non plus avec les gros sabots. La riposte est toute en retenue. Cela correspond à son tempérament, mais il y un peu de stratégie aussi.
Loyal à Emmanuel Macron, mais libre
C’est sa réponse à la question sur son rôle dans la campagne à venir. "Quand le président sera candidat, il organisera ses équipes comme il le souhaite. Je suis certain qu’il connaît ma liberté et qu’il ne doute pas de ma loyauté." Sa loyauté personnelle, pas celle de son parti. Lui soutiendra Emmanuel Macron, il le redit, mais il ne demandera pas aux maires étiquetés Horizons d’en faire de même, parce que "les élus ne sont pas des bibelots qu’on pose sur une étagère." Ça s’appelle faire monter les enchères.
Édouard Philippe est disponible, à condition d’être bien traité. Il peut faire monter les enchères parce que depuis la désignation de Valérie Pécresse par LR, il y a de la fébrilité autour d’Emmanuel Macron, donné autour de 25% au premier tour par divers sondages. "Ce n’est pas assez haut", dit en privé François Bayrou. "Quand vous entrez en campagne à 25%, vous ne pouvez que baisser", théorisent aussi les proches d'Édouard Philippe, quand ceux de Valérie Pécresse expliquent que "la clé du scrutin, c’est d’aller piquer l’électorat libéral d’Emmanuel Macron", pour abaisser son socle de premier tour. Endiguer la fuite de cet électorat, c’est le rôle que peut avoir un Édouard Philippe. À condition d’être bien traité
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