Banlieues : quand Emmanuel Macron promettait la "fin de l'assignation à résidence" pour les quartiers
Dans le contexte de violence que le pays connait depuis trois jours, le gouvernement se retrouve au banc des accusés : n’aurait-il pas délaissé les banlieues ? L’exécutif s’en défend. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot
"Moi, j'ai un ennemi, c'est l'assignation à résidence. Les gens bloqués dans leur situation (...) cantonnés à leur quartier" : cette phrase a été prononcée par Emmanuel Macron, en 2016, lors d’une réunion publique en Seine-Saint-Denis. Le candidat d'alors y avait exposé son "projet d'émancipation" pour les quartiers populaires. Or, sortir de "l’assignation à résidence" pour les jeunes de banlieue est une promesse qui avait permis à Emmanuel Macron d’être soutenu dans les quartiers. Une promesse qui avait suscité beaucoup d’espoirs, aujourd'hui déçus.
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Reste que la question n'est pas simple : il y a 450 quartiers prioritaires pour la politique de la ville. Des quartiers où, trop longtemps, il y a eu des difficultés d’accès à l’emploi, pas ou peu de transports en commun et des services publics dégradés ou inexistants.
Emmanuel Macron avait lui-même torpillé le plan Borloo en 2018
Au sein de la majorité, on s'en défend et on liste ce qui a été fait depuis 2017 : le dédoublement des classes en primaire, la réinstallation de Maisons France Service, des investissements massifs pour la rénovation urbaine (ANRU). "Le problème, c’est qu’il faut du temps pour que ça se voie", explique un membre de cabinet. "Le dédoublement des classes, on verra les résultats dans 10 ans", précise un cadre du parti Renaissance.
En attendant, la question des banlieues n’est pas résolue. En 2018, il y a bien eu le plan Borloo, torpillé par Emmanuel Macron lui-même. Finalement instauré, mais par petit bout, sans grande publicité. Au point que, le mois dernier, une trentaine d’élus locaux, tous partis politiques confondus, ont signé une tribune appelée Les banlieues sont au bord de l’asphyxie. Ils y réclament un nouveau "plan d’urgence pour les banlieues" et disent s’inquiéter de la précarité alimentaire, des prix de l’énergie et du coût de la rénovation urbaine.
D'ailleurs, ces quartiers, l’exécutif avait craint qu'ils n’explosent pendant le Covid. Ils ont pourtant tenu bon lors des confinements. Mais la mort du jeune Nahel, elle, semble avoir été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.
La fin de l’assignation à résidence ? "Un échec"
Au sein de la majorité, beaucoup haussent les épaules quand vous leur parlez de cette promesse de "fin d'assignation à résidence" pour les quartiers. "C’est un échec", soupire un macroniste. "Trop difficile à tenir", "difficilement quantifiable" sont les explications régulièrement données. "Notre promesse en 2017, c’était l’émancipation par le travail, mais les inégalités restent fortes", reconnaît un autre élu. Le chômage baisse, mais est-ce suffisant pour la paix sociale ?
En 2023, l’espoir suscité par l’entrepreneuriat, les jeunes et Uber, c’est de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, les questions tournent autour des discriminations à l’embauche, à la difficulté de se loger, à l’inflation. Alors, quelle réponse politique ? En début de semaine, depuis Marseille, Emmanuel Macron a promis un plan baptisé "Quartiers 2030". Hasard du calendrier, il devait être annoncé ce vendredi par Élisabeth Borne depuis Matignon.
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