Le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, proche d'un conseiller du RN, cherche à étendre son influence

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De Biarritz à la Sologne, avant d'autres régions, celui qui a fait fortune avec la marque Smartbox veut promouvoir ses idées conservatrices, et sa vision du catholicisme.

Victoria Koussa

Radio France

Publié le 10/03/2025 08:28 Mis à jour le 10/03/2025 08:28

Temps de lecture : 3min

Le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, classé 94e fortune de France par l’hebdomadaire Challenges en 2017. (CAPTURE D'ECRAN Otium Capital (2018))

Bien connu des politiques, mais peu du grand public, Pierre-Édouard Stérin est souvent comparé à Vincent Bolloré. Lui aussi utilise sa fortune, fondée sur les coffrets cadeaux Smartbox, pour diffuser ses idées conservatrices. Cet anti-IVG, exilé fiscal en Belgique, est aujourd'hui très contesté dans un club de rugby de pro D2, à Biarritz, où il a investi de l'argent. Des supporters ont déployé, lors d'un match vendredi 7 mars, deux banderoles contre le fascisme, le ciblant nommément. Ils dénoncent sa proximité avec l'extrême droite et son utilisation du club à des fins, selon eux, politiques.

Cet entrepreneur catholique, avec qui franceinfo a échangé, assure pourtant qu'il est très loin de la ligne de Marine Le Pen. L'entrepreneur se dit du centre droit, très libéral, mais ses idées conservatrices rejoignent celles de l'extrême droite. Son bras droit n'est autre que François Durvye, conseiller du Rassemblement national, avec lequel il a notamment monté le projet "Péricles", destiné à faire gagner l'union des droites aux prochaines élections.

Façon de tisser sa toile en politique ? Un conseiller de l'exécutif le décrit comme un homme simplement "intéressé par la politique sans avoir les mains dedans". Pierre-Édouard Stérin se tient à distance, sans trop l'être, puisqu'il rencontre de temps à autre des figures des partis de droite. Il a notamment déjeuné en janvier avec le ministre de l'Intérieur LR Bruno Retailleau, et a déjà dîné avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, une fois pour la présidente du RN à l'Assemblée nationale, deux pour le patron du RN.

Un média, un internat, un club de rugby...

Le milliardaire a beaucoup de projets. D'abord, celui de posséder un média - utile quand on veut peser dans la bataille culturelle. Il a échoué à reprendre Marianne, mais poursuit les discussions avec l'hebdomadaire, très à droite, Valeurs actuelles. En parallèle, il parraine également un internat catholique, un collège-lycée privé, hors contrat, uniquement pour les garçons, qui va ouvrir en Sologne à la rentrée de septembre, pour façonner une nouvelle élite, qui correspondrait à l'idée qu'il se fait du catholicisme. L'idée est d'en ouvrir d'autres, comme en Bretagne ou dans les Alpes.

Devant ces projets, certains lui prêtent des ambitions, notamment municipales à Biarritz. Selon eux, le club où il a mis de l'argent pourrait lui servir de tremplin : ce club a une aura très importante dans la région alors que l'entrepreneur y a peu d'attaches, excepté une maison de vacances. Pierre-Édouard Stérin dément fermement. Il explique avoir voulu aider la ville et compte bientôt récupérer sa mise : "Je n'ai pas vocation à jouer les têtes de liste. Mon job, c'est de faire de l'argent."