Malgré le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, les députés débattront du conflit dans l'hémicycle

Les parlementaires restent très attachés à l'article 50-1 de la Constitution : un débat, pour exprimer leurs positions, aura lieu mercredi soir.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les députés débattront mercredi soir de la situation au Moyen-Orient. (ARNAUD C?SAR VILETTE / MAXPPP)
Les députés débattront mercredi soir de la situation au Moyen-Orient. (ARNAUD C?SAR VILETTE / MAXPPP)

Mercredi 25 juin, le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël semble tenir, après 12 jours de guerre. Mais les députés, très attachés à l'article 50-1 de la Constitution, auront quand même droit à un débat sans vote dans l'hémicycle. À chaque conflit de grande ampleur, ils réclament de pouvoir en débattre - d'autant que la situation au Moyen Orient reste incertaine. C'est un peu l'exercice démocratique par excellence : les représentants du peuple consultent l'exécutif, pour tenter de savoir ce qu'il a derrière la tête. En l'occurrence, sa position dans ce type de conflit. Le Premier ministre François Bayrou donnera la position de la France, les forces politiques échangeront ensuite dans l'hémicycle.

Les groupes politiques attendent de profiter d'une tribune, surtout dans cette assemblée aussi fracturée. Prendre le micro, profiter de 5 à 10 minutes pour faire de la politique, c'est-à-dire exprimer une position, exister, s'en prendre à ses adversaires. La France insoumise est notamment à l'initiative de ce débat accordé par le président. Elle attaquera très certainement Emmanuel Macron sur ses ambiguïtés, lui qui a d'abord soutenu Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, avant de dénoncer les frappes illégales des États-Unis contre l'Iran.

"On leur donne un rôle"

À en croire un conseiller macroniste, l'exécutif accorde ce type de débat pour flatter les députés - qui ont souvent l'impression de n'être qu'une caisse d'enregistrement, d'être seulement là pour voter des lois, comme celle de programmation militaire par exemple, sans pouvoir agir sur les prises de décision à l'étranger. "On leur donne un rôle, celui de pouvoir exprimer, au nom du peuple français, une solidarité, explique cette source, de condamner, avec aussi le risque de leur offrir un pouvoir de nuisance sur la diplomatie française".

C'est aussi une façon de les pousser à se positionner pour tenter de les démasquer, comme lors des débats sur la guerre en Ukraine en pleine campagne présidentielle, en 2022. Le RN et LFI étaient alors attendus au tournant sur la Russie, pour avoir soutenu par le passé Vladimir Poutine ou cultivé des liens avec le régime russe. Là, ce sera la même chose : chaque camp sera scruté, surtout avant la prochaine échéance où l'international est crucial : 2027. D'où l'empressement des chefs de partis d'être reçus par le président qui s'est engagé à le faire dans les prochains jours.

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