Municipales à Paris : la candidature de Yannick Jadot crée un psychodrame entre écologistes parisiens

Le sénateur refuse de se soumettre au processus de désignation interne et demande aux candidats de se ranger derrière sa candidature, la seule à même, selon lui, de rivaliser avec celle de Rachida Dati à droite.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Yannick Jadot refuse de se soumettre à la primaire interne des Verts parisiens. (JEAN MAURICE CHACUN / MAXPPP)
Yannick Jadot refuse de se soumettre à la primaire interne des Verts parisiens. (JEAN MAURICE CHACUN / MAXPPP)

Tout part d'un siège qui se libère, très convoité, celui de l'Hôtel de ville de Paris. La maire socialiste Anne Hidalgo ne rempile pas et offre un boulevard aux écologistes qui se pensent héritiers de sa politique. Des élus locaux préparent donc leur candidature à leur primaire interne.

Le vote est prévu mi-mars 2025, mais voilà qu'une figure nationale vient perturber tout le processus : Yannick Jadot. L'ancien candidat à la présidentielle y pense depuis longtemps et se déclare sans surprise candidat le 20 janvier. Pour lui, face à la droite unie derrière Rachida Dati, il faut une candidature forte, très identifiée, comme la sienne. Pas question pour lui d'accepter de se soumettre au processus de désignation.

Selon Yannick Jadot, la primaire, qui est pourtant l'ADN des écologistes pour toutes les élections, accentue "la spirale de la défaite". Il garde de mauvais souvenirs de celle de 2021 qui l'a pourtant désigné - de justesse - candidat écologiste à la dernière présidentielle, face à Sandrine Rousseau. La meilleure solution selon le sénateur est de créer une liste d'union derrière lui. Les écologistes parisiens comptent 2 000 adhérents, 1 000 de plus depuis la création du Nouveau Front populaire, selon les informations de franceinfo.

Du "forcing" de la direction, d'après les candidats

Le soutien de Marine Tondelier à sa candidature a envenimé la situation. La secrétaire nationale des Écologistes a signé un appel à "se rassembler maintenant pour gagner Paris", diffusé sur le site de campagne déjà créé par Yannick Jadot. Les autres candidats - David Belliard, Anne-Claire Boux, Aminata Niakaté et Fatoumata Koné - le vivent comme du "forcing" de la direction, des grands chefs contre les petits élus locaux qui ont pourtant, pour certains, un bilan dans la majorité actuelle. Un interventionnisme qui va d'après eux à l'encontre du principe de "subsidiarité" , terme un peu technique dont seuls les écologistes ont le secret et qui signifie que le national n'a pas son mot à dire lors des élections locales chez les Verts.

La limite pour candidater à la primaire est fixée à aujourd'hui, vendredi 31 janvier. Malgré les tentatives de conciliation, les quatre élus parisiens maintiennent leur candidature. Que fera Yannick Jadot, qui refuse d'y participer ? "Je n'ajouterai pas de division à la division", assure à franceinfo l'ancien candidat à la présidentielle qui a organisé jeudi 30 janvier au soir une sorte de meeting virtuel sur zoom pour tenter de convaincre. Sa dernière chance, avant le coup de sifflet final, dans quelques heures.

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