"Plus question d'investir dans une ville détenue par les écologistes" : la déclaration du patron de Safran contrarie la stratégie des écologistes en vue des municipales
Olivier Andriès a affirmé qu'il "bannirait" tout projet dans les villes écologistes. Cette déclaration choc vient heurter la stratégie du parti Les Écologistes qui espère bien conquérir de nouvelles municipalités l'année prochaine.
"Les écologistes nous ont jeté des tomates, sur le thème c'est scandaleux, c'est l'aéronautique, c'est l'avion, ils vont polluer. Et puis, c'est le militaire, ce n’est pas bien. Pour moi, il n'est plus question d'investir dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste, je ne le ferai pas", a affirmé Olivier Andries, le patron de Safran, le groupe aéronautique, lundi 14 avril, devant la Commission d'enquête parlementaire, au sujet d'un projet d'usine à Rennes. Ce tacle en direction des villes écologistes vient heurter la stratégie du parti pour les municipales.
"C’est une attaque politique, à quelques mois des élections municipales", s'agace Marine Tondelier, la cheffe du parti, en plein Congrès pour sa réélection. "Attaquer les écologistes, c’est apparemment devenu un sport national chez certains", déplore-t-elle. Cette déclaration du directeur général de Safran n'est arrivée jusqu'aux oreilles du parti que mercredi. "Il n'y a évidemment pas eu de jet de tomates", viennent corriger les élus concernés. Les conseillers municipaux disent avoir simplement interrogé ce choix, alors que la zone industrielle concernée devait accueillir en priorité des projets locaux.
Le parti Les Écologistes insiste : il n'a rien contre les industries. Charles Fournier, le "Monsieur industrie" du parti, s'interroge sur la finalité de cette sortie du groupe industriel, qui critique les écologistes rennais, tout en négociant avec la métropole de Lyon qui est, elle aussi, écologiste. On voudrait nous dépeindre "en opposant à la question industrielle", alors qu'on "a des propositions concrètes, réalistes, sur ce que devrait être une industrie soutenable", relève Charles Fournier. Selon lui, les entreprises doivent s'adapter pour se conformer aux accords de Paris, il insiste aussi sur les questions de santé pour les salariés.
Mulhouse, Palaiseau, Cholet, Saint-Étienne... Cap sur les villes de droite
Un discours que Marine Tondelier et son parti ont l'intention de porter aux élections municipales dans un an. "On trace notre route", dit une cadre des Écologistes qui explique la stratégie du parti. Premièrement, discuter avec chacune des forces de gauche (France insoumise, communistes, socialistes), des discussions bilatérales au niveau national. Le parti incite aussi les élus à négocier au niveau local. "Je crois qu'on est les seuls à discuter avec tout le monde", observe cette cadre écolo, qui l'avoue : LFI et PS ne veulent pas toujours être autour de la même table, même au niveau local. "Si on ne fait pas l'union dès le premier tour, on la fera au second", espèrent les cadres.
Dans le même temps, les Écologistes identifient les villes jugées gagnables, sur la base, notamment, des résultats des deux dernières législatives. À les entendre, des villes détenues par la droite pourraient basculer dans l'escarcelle écolo : Mulhouse, Palaiseau, Cholet ou encore Saint-Étienne, dont le maire sortant est empêtré dans une affaire de chantage a la sextape. Parmi les cibles, il y a aussi Lorient, Toulouse, mais aussi Paris et Lille, où la succession des maires socialistes aiguise les appétits écologistes.
Pour amorcer cette campagne, le parti va sortir un sondage dans 10 jours. Une enquête qualitative sur la manière dont les Français perçoivent les maires écologistes en place, et sur les politiques publiques qu'ils impulsent. Objectif : démontrer l'intérêt de voter pour un candidat écologiste dans un an. Le parti a actuellement une centaine de maires, parfois dans des toutes petites communes. La direction refuse pour le moment d'annoncer un objectif chiffré pour les élections de mars prochain.
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