Pour la majorité, l'épine Éric Dupond-Moretti
Le ministre de la Justice plonge son camp dans une position délicate.
Les députés de la majorité sont aux abonnés absents pour défendre le Garde des Sceaux, accusé par les magistrats de menacer l’indépendance de la justice. Lui est reproché notamment d’avoir ordonné l’ouverture d’une enquête administrative sur trois magistrats qui ont épluché les relevés d’appels téléphoniques de plusieurs avocats entre 2014 et 2019, dont Éric Dupond-Moretti, pour identifier une "taupe" au Palais de justice. D’où le soupçon de conflit d’intérêts brandi par la magistrature.
Officiellement, toute la majorité soutient le ministre de la Justice, et en premier lieu le président et le Premier ministre, qui font savoir qu’Éric Dupond-Moretti conserve "toute leur confiance". Mais en coulisses, le malaise est bien présent. Pas sur le conflit d’intérêts, mais sur le risque de crise institutionnelle.
"Le ministre n’est pas très apaisant dans sa façon de faire, juge une députée. Avocat, il a toujours très agressif à l’égard des magistrats. Ministre, il est perçu comme ayant du mal à prendre de la hauteur par rapport à ses anciennes fonctions."
Appel au président de la République
"Sans doute prenions-nous un risque avec une personnalité comme celle d’Éric Dupond-Moretti", reconnaît un cadre de la majorité, quand un conseiller du gouvernement appelle à ne pas "sous-estimer un ministre qui a le cuir plus épais qu'on ne le pense, et qui n'hésitera pas à dire qu'il s'est trompé si c'est le cas."
En attendant, certains en appellent au président de la République, "garant de l'indépendance de l’autorité judiciaire" selon la Constitution. D'autant que les magistrats qui se sont émus sont des présidents de cour, importants dans la hiérarchie de l’institution. "Le parallélisme des formes veut qu’ils soient traités à haut niveau", explique-t-on.
À ce stade, des échanges ont eu lieu avec la conseillère justice d’Emmanuel Macron. Elle renvoie au dialogue avec Éric Dupond-Moretti, qui lui assure que sa main "reste tendue". Toute la difficulté d’une intervention en direct du président est de faire en sorte que cela ne fragilise pas le ministre de la Justice.
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