Programmation énergétique de la France : comment François Bayrou laisse les députés se déchirer sur un texte parlementaire
Les députés examinent à partir de lundi en séance la proposition de loi du sénateur LR Daniel Grémillet consacrée à la programmation énergétique de la France.
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Encore un débat qui va faire grimper les décibels au sein de l'hémicycle. L'énergie risque d'électriser les échanges, avec l'arrivée en séance lundi 16 juin de la proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Grémillet pour la "programmation nationale et la simplification normative dans le secteur économique de l’énergie". C'est complexe, mais décisif. Les députés doivent débattre de tous les choix à venir de la France en matière de nucléaire, d'énergies renouvelables, de tout ce qui aura donc des conséquences sur l'environnement, l'air qu'on respire, la façon de se chauffer, sur nos factures aussi.
Un nouveau débat, alors que la feuille de route énergétique du gouvernement se fait attendre depuis deux ans, la programmation pluriannuelle de l'énergie, sur les dix prochaines années, pour tous ces choix, et pour parvenir à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. François Bayrou envisageait de la faire passer par décret avant de reculer devant une menace de censure du Rassemblement national. Le Premier ministre laisse donc les députés se déchirer sur ce texte parlementaire. En fonction de ce qui en sortira, il pourra s'en servir pour réécrire la version de l'exécutif qu'il compte présenter à la fin de l'été.
Un débat qui prend une tournure très politique
Les députés n'ont pas du tout la même façon de voir les choses. Quand la droite et l'extrême droite veulent dérouler le tapis rouge au nucléaire, les écologistes et les insoumis s'indignent. Eux veulent accélérer la transition énergétique, freinée ces derniers temps par le gouvernement d'après le Réseau action climat, comme le photovoltaïque sur les toits, l'éolien en mer et sur terre - son développement n'a jamais été aussi faible qu'au premier trimestre 2025, d'après l'association. Ce sujet complexe prend donc une tournure très politique, comme lors du débat sans vote en avril dernier. En témoigne également la teneur des échanges en commission à l'Assemblée lors du passage du texte qui arrive ce lundi dans l'hémicycle, avec le détricotage de certaines mesures sur la relance du nucléaire notamment. De nouveaux amendements sont déposés, le bras de fer va reprendre "pour permettre à François Bayrou de gagner du temps", dénonce une députée écologiste.
L'examen de ce texte va en effet prendre du temps : deux lectures dans chaque chambre. Peu importe son issue à l'Assemblée cette semaine, il retournera au Sénat. Et à la fin, il y a des chances qu'il ne soit pas adopté, puisque personne n'est d'accord. Pour la parlementaire, au lieu de rendre sa copie "le chef du gouvernement se sert de ce texte comme d'un paravent, pour se maintenir au pouvoir".
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