Quasi paria à gauche, Manuel Valls revient en grâce auprès d'anciens camarades socialistes

Les dossiers sensibles, qui occupent le ministre des Outre-mer, et son attitude, font taire les critiques qui le visent depuis des années.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manuel Valls, le ministres des Outre-mer, à l'Élysée, le 26 mars 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Manuel Valls, le ministres des Outre-mer, à l'Élysée, le 26 mars 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Il suffisait d'entendre le nom de Manuel Valls pour provoquer rictus et moqueries chez ses anciens camarades socialistes, lui qui a été qualifié pendant des années de traître parmi les traîtres pour son soutien à Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017 au lieu du socialiste Benoît Hamon. Mais depuis, l'eau a coulé sous les ponts : en coulisses, des socialistes en disent du bien. Et rien que ça, c'est une info ! Avant sa nomination au sein du gouvernement de François Bayrou, les figures de gauche s'y donnaient à cœur joie, présentaient l'ancien maire d'Évry comme un opportuniste prêt à bondir sur n'importe quelle occasion pour revenir dans le jeu.

Tout ça c'était avant qu'il ne récupère un ministère aussi stratégique que celui des Outre-mer. Mayotte, où il se rend lundi 21 avril avec le président de la République, la Nouvelle-Calédonie, les Antilles, qui concentrent tout ce qu'il y a de plus sensible : insécurité, prix délirant, trafic de drogue, insalubrité... "Manuel Valls n'est pas une mauvaise nouvelle pour les Outre-mer", reconnaît timidement auprès de franceinfo un socialiste de premier plan.

Une "humilité" retrouvée, d'après un député

D'anciens collègues le trouvent à la hauteur, comme ce député PS qui n'a pas toujours été tendre avec lui. Il lui reconnaît même une "humilité qu'il n'avait pas avant, une discrétion, il est sérieux sur les dossiers, il ne fait pas le malin, après des années difficiles" - référence à la traversée du désert du ministre, candidat battu aux municipales et aux législatives à Barcelone. "Il se concentre sur l'endroit où il est et ça lui va bien", ajoute-t-il.

Chez Manuel Valls, on pense aussi que ces "dossiers très difficiles" anesthésient les critiques. D'autant que parmi les élus insulaires avec lesquels il échange, beaucoup sont de gauche. En privé, le ministre avoue garder des liens avec des députés socialistes, comme François Hollande, Aurélien Rousseau, ou encore Jérôme Guedj. Avec un principe de réalité, d'après lui : "On traite des Outre-mer dans toutes les commissions, on est obligé de travailler tous ensemble".

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