Maintien de l'ordre, enquêtes, police prédictive... Comment les policiers et les gendarmes se servent de l'intelligence artificielle ?
Traitement des photos, retranscriptions d'auditions, armes dopées à l’intelligence artificielle... De nombreux outils sont actuellement testés ou déjà opérationnels.
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Direction d'abord la Belgique, juste à côté de Liège, dans l'entreprise FN Herstal, où le fabricant d'armes belge a mis au point ce lanceur de projectiles nouvelle génération : "On a devant nous le FN 303 Smart ProtectoR®". C'est un lanceur à air comprimé qui tire des petites billes jusqu'à 50 mètres et un impact équivalent "à un bon coup de poing de quelqu'un qui sait bien les donner."
L’arme dite de force intermédiaire ressemble à un LBD classique sauf que le lanceur est dopé à l’intelligence artificielle, en l’occurrence une caméra dotée d’IA qui empêche en théorie de tirer dans la tête.
"Le système, lorsqu'on retire la sécurité, directement, il est activé. On le voit via la led verte à l'arrière. Quand je prends ma visée, quand je monte, dès que j'arrive au niveau de la nuque, je vais avoir un bip sonore, une lampe rouge et surtout, mécaniquement, je ne peux pas presser la détente. Donc cela m'empêche de tirer", explique Yves Charneux, ancien militaire et démonstrateur des produits FN.
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La caméra enregistre chaque tir et l’arme est donc présentée comme moins dangereuse que le LBD utilisé en France. "Que ce soit les "gilets jaunes" ou le mouvement Black Lives Matter, aux États-Unis, les problématiques ont surgi, c'est-à-dire les tirs dans la tête", déclare François Legras, responsable de l’innovation dans l’entreprise. "Devant la télé, on s'est dit qu'on pouvait peut-être répondre à cette problématique-là avec un système de caméra et le coupler avec à notre système de moyens de force intermédiaire."
Aux États-Unis, la police de Tampa en Floride a décidé de s’équiper. Côté français, la police réfléchit, notamment le RAID pour éviter dans certaines interventions l’usage d’armes à feu. La gendarmerie en revanche n’est pas intéressée, évoquant des dysfonctionnements. Par exemple, un visage imprimé sur un tee-shirt empêche de tirer. Pourtant, l’entreprise belge assure que le problème a été réglé.
En France, les forces de l'ordre ont déjà recours à l’IA
Notamment en matière de pédocriminalité où les enquêteurs sont souvent obligés de visionner des centaines de milliers d’images. Un algorithme permet de trier les photos et vidéos saisies sur les disques durs ou les téléphones.
"Cet outil va permettre de catégoriser rapidement ces photos"
Le général Marc Boget, directeur de l’Agence du numérique des forces de sécurité intérieurefranceinfo
Le premier groupes d'images sera, par exemple, identifié comme des photos de vacances, et sera donc traité en dernier, le paquet suivant "c'est de la pornographie pour adultes, vous les regarderez avant et ces photos-là, je suis certain, ce sont des images pédopornographiques." La dernière catégorie est celle pour laquelle l'algorithme n'arrive pas à se prononcer.
Pour les enquêteurs, l’intérêt est double : gagner du temps pour pouvoir mettre en cause le suspect pendant sa garde à vue et réduire l’éprouvante consultation des images pédopornographiques.
Le logiciel Paroles permet de passer de la voix au texte et de retranscrire beaucoup plus rapidement les auditions de mineurs victimes de violences, notamment, sexuelles. Cet outil est testé désormais pour les écoutes téléphoniques. Il existe un autre logiciel, Système V, pour rechercher un élément précis dans une vidéo, comme une voiture rouge ou encore I-accueil pour permettre à un gendarme de répondre à n’importe quelle question parfois très technique en puisant dans l’ensemble des textes, Code pénal, Code civil, Code de l’environnement, Code de la construction... car la documentation professionnelle ne manque pas.
Des tests en matière de police prédictive
Des modélisations sont réalisées pour tenter d’éviter des délits. Cela sert, notamment, "à anticiper le déplacement d'un suspect en récupérant l'ensemble des données de géolocalisation et de balises. Cela nous permet de faire un modèle. Lorsque le suspect ne parcourra pas ce trajet habituel, cela voudra dire que quelque chose va se passer", explique Adeline Champagnat qui dirige le pôle des technologies à la direction de la police.
L’IA est également testée pour identifier des armes dans des images de vidéosurveillance, mais les résultats ne sont pas bons, en raison notamment de confusion avec des pistolets ou fusils factices. Des expérimentations ont aussi été menées pour synthétiser des procédures, mais cela n'a pas abouti en raison d’erreurs factuelles.
L’ensemble de nos interlocuteurs insiste d'ailleurs sur le fait que l’intelligence artificielle n’est qu’une aide à l’enquête, essentiellement pour gagner du temps. Une police plus réactive plutôt que prédictive.
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