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Reportage
"Toute la vie de la ville tourne autour de la fête et du rugby" : énorme ferveur autour de l'Aviron bayonnais avant la demi-finale du Top 14 face à Toulouse
La ville se met aux couleurs de son club et la communion entre l'Aviron avec les supporters est totale, avant son match vendredi. Cette ferveur dépasse même la ville de Bayonne et attire des fans venus d'autres coins du Sud-Ouest.
C'est la belle histoire du Top 14 de rugby cette saison, celle de l'Aviron bayonnais, invaincu à domicile, qui dispute vendredi 20 juin la demi-finale. Un match contre le tenant du titre, Toulouse, sans Antoine Dupont. Coup d'envoi à 21h05 à Lyon. Une rencontre que tout une ville attend, l'Aviron n'a plus disputé de finale en championnat depuis 1982, soit 43 ans d'attente. Un rendez-vous impossible à rater pour les supporters. Au moins cinq cars partent vendredi matin de Bayonne, direction Lyon, pour 11 heures de trajet au moins. Dans Bayonne, les couleurs du club, ciel et blanc, sont un peu partout.
Toute la ville est mobilisée car l'Aviron bayonnais est bien plus qu'un simple club. Impossible de passer à côté quand on se promène dans la ville : les drapeaux ciel et blanc sont partout, accrochés aux fenêtres, plantés dans les jardinières. Dans les vitrines aussi on voit des ballons, des écharpes aux couleurs du club.
"Je crois que mon sang est bleu"
Cette passion pour l'Aviron bayonnais, Hélène, 65 ans, la partage avec son fils Jérémy, avec qui elle se rend au stade Jean-Dauger à chaque match à domicile. On les retrouve au café Moka, en plein cœur du Petit Bayonne, un repaire pour les amoureux du club.
"Je suis née à Bayonne, mais je crois que mon sang est bleu, le ciel est même peut-être blanc", lance Hélène. Son fils, Jérémy a même créé avec des amis une peña, une association de supporters, le Boc. "C'est incroyable, toute la vie de la ville tourne autour de la fête, du rugby, et ça tourne en boucle. La foire au jambon, les fêtes de Bayonne, l'Aviron bayonnais, et ça repart dans une boucle chaque année", raconte-t-il.
"Je vis ça avec mon fils, c'est grandiose. Un 'Hegoak', quand vous le vivez, ce sont des frissons"
Hélène, supporter de l'Aviron bayonnaisà franceinfo
Un "Hegoak" est l'un des chants entonnés par les supporters bayonnais. Une passion que Jérémy transmet déjà à son fils, encore à la crèche. "À la TV, dès qu'il voit un peu de rugby, il regarde, il regarde. On le laissera être supporter de qui il veut." Mais Hélène ne l'entend pas de cette oreille : "Je suis une coquine parce que je lui apprends à scander 'bayonnais, bayonnais', donc avec mamie, il le dit."
Des supporters qui aiment côtoyer les joueurs. Et justement, pendant notre discussion, les rugbymen de l'aviron sont arrivés et se sont installés derrière nous, en toute simplicité, pour déjeuner. "Il y a Tom Spring, Guillaume Rouet, Arnaud Erbinartegaray, Joris Segonds... qui sont là à côté de nous. On ne va pas aller les embêter, on leur fait un sourire, ils nous sourient, c'est la vie bayonnaise."
Un ancrage local et un soutien régional
Une proximité qui plaît à tous les habitants, dont Fabrizio, buraliste situé à quelques rues du café Moka : "On voit les joueurs qui se promènent parfois en ville, ils sont très accessibles, ils sont avec leur famille, leurs copains, ils sont proches de la population, c'est vraiment quelque chose de très agréable à vivre." Fabrizio n'enlève jamais l'écharpe et le portrait de l'équipe affiché dans sa boutique. Pour la demi-finale, il a évidemment ajouté des drapeaux ciel et blanc devant son bureau de presse.
Cette ferveur dépasse la simple ville de Bayonne, c'est un soutien régional. Et celui qui nous en parle le mieux, c'est Sébastien Gravé, cet enfant du pays est restaurateur sur les quais de la Nive. Pour l'occasion, il a d'ailleurs installé sur sa terrasse, l'autre symbole du club : sa mascotte. "Cette peluche géante qui représente Pottoka, je n'arrive à quantifier les 400 ou 500 personnes qui se sont arrêtées pour se prendre en photo avec", lance-t-il.
Et pour lui, ce succès autour de Bayonne s'explique aussi grâce à l'ancrage local du club. "On a beaucoup de jeunes formés en Soule, formés à l'intérieur du Pays basque ou plus dans les Landes, ça reste dans le grand Sud-Ouest, détaille Sébastien Gravé. Aujourd'hui, on voit que ce côté identitaire fonctionne, c'est important que le public se retrouve dans son équipe. Ça donne l'envie et l'espoir aux jeunes qui jouent dans ce club-là et ça leur évite de se dire 'on va partir à Toulouse, Bordeaux, Paris ou La Rochelle'."
Matches à guichets fermés pendant toute la saison
Une ferveur qui dépasse la simple ville de Bayonne, confirme Rémy. Il est le patron du Black Pig, l'une des institutions bayonnaises pour regarder les matches en centre-ville. "On a des clients qui viennent de très loin, ils viennent de Hasparren, de Cambo, de Saint-Pée, énumère-t-il. On va mettre 200 ou 220 personnes à l'intérieur et peut-être autant sur la terrasse."
Face à la ferveur, la mairie de Bayonne a décidé de renouveler la fan zone et le grand écran, installés dans le Petit Bayonne, car le 16e homme de cette équipe, c'est bien le public. L'Aviron, qui compte 9 000 abonnés pour 14 000 places dans son stade, a joué à guichets fermés à domicile toute la saison. "L'Aviron fait partie de notre ADN, explique Jean-René Etchegaray, le maire de la ville. C'est aussi une façon de vivre et d'être dans la résilience. Ce club n'a pas toujours été dans une situation aussi favorable."
"Alors même que nous étions au fond du seau, vous aviez au stade Jean-Dauger pas moins de 9 000 ou 10 000 personnes qui venaient. Nos supporters ont cette capacité de résilience, c'est capital."
Jean-René Etchegaray, maire de Bayonneà franceinfo
Bayonne et le Pays basque tout entier rêvent de faire trembler l'ogre toulousain, sacré 23 fois champion de France et double tenant du titre.
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