Guerre en Ukraine : après la Finlande, les petits pays frontaliers se barricadent
La Finlande vient de fermer sa frontière avec la Russie, l'accusant de masser des migrants à ses portes dans des stratagèmes hostiles. On observe attentivement la situation dans les pays baltes, qui partagent ces inquiétudes. Mais un autre pays, la Géorgie, se fait déstabiliser d'une autre façon et peine à résister.
Depuis que la Finlande, inquiétée par la Russie en guerre, a fait son entrée dans l'Otan en mars dernier, les relations entre les deux pays se sont encore dégradées. Jeudi 30 novembre, les autorités finlandaises ont annoncé la fermeture du dernier poste-frontière encore ouvert avec la Russie. Elles accusent Moscou d'orchestrer une "attaque hybride" en envoyant des migrants sans-papiers, venant notamment de Somalie, d'Irak et du Yémen, le long de la frontière de 1 340 kilomètres qui sépare les deux pays. Cette accusation d'une migration instrumentalisée par la Russie pour déstabiliser ses voisins, est reprise par les pays baltes tout proches, qui ont vu les mêmes phénomènes orchestrés par la Russie et son allié biélorusse en 2021. Pendant ce temps, en Géorgie, autre ancienne région de l'URSS, le pouvoir se rapproche de Moscou et l'opposition peine à se faire entendre.
Les pays baltes méfiants construisent des barrières
Dans les pays baltes, tout proches de la Finlande, les frontières sont toujours ouvertes avec la Russie, mais elles le sont uniquement pour une certaine catégorie de citoyens russes. Ceux-ci doivent être détenteurs d’un permis de séjour dans un pays européen, avoir un visa humanitaire ou bien devoir franchir la frontière pour le travail. Les migrants illégaux, eux, se font refouler depuis la grande crise migratoire qui s’est déroulée en 2021, à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, ainsi qu'entre la Lituanie et la Biélorussie, où plus de 4 000 personnes étaient arrivées en l’espace de quelques semaines.
Après la décision finlandaise de fermer sa frontière, la ministre lituanienne de l’Intérieur a déclaré qu’il n’y avait pas besoin pour l’instant de prendre des mesures identiques. Il faut dire que pour se prémunir, la Lituanie a construit plusieurs centaines de kilomètres de barrière à la frontière avec la Biélorussie. La Lettonie est en train de faire de même. C’est la réponse adoptée par les deux pays baltes pour lutter contre cette migration illégale. Elle est considérée aussi dans la région comme une attaque hybride menée par la Russie et la Biélorussie, instrumentalisant ses migrants sur plusieurs fronts. En Estonie, il y a quelques jours, le président a déclaré que le pays était prêt à faire face. Les gardes-frontières ont tout de même disposé des blocs de béton sur le pont de Narva qui sépare l’Estonie et la Russie.
La Géorgie et la progression d'une politique pro-russe
Dans l’ancienne république soviétique du Caucase qu’est la Géorgie, la situation est assez tendue également. 150 000 Russes y résidaient cet été encore, selon des sources de notre correspondant à Tbilissi. Ces 150 000 résidants russes, sur une population de 3,7 millions d'habitants, sont perçus comme des ennemis, car la Russie soutient les régimes séparatistes dans deux régions géorgiennes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, qui constituent 20% du territoire national. Les rues de Tbilissi, la capitale, sont maculées de graffitis qui leur sont hostiles. Initialement dirigés contre Vladimir Poutine et contre son impérialisme brutal, ces graffitis critiquent désormais davantage les Russes eux-mêmes, les tenant responsables du pouvoir en place qui fait la guerre à ses voisins, l’Ukraine aujourd’hui, mais aussi la Géorgie en 2008.
Cette population russe représente néanmoins une clientèle riche et est malgré tout acceptée par nombre de Géorgiens. Cette arrivée massive de Russes, qui pour beaucoup travaillent dans le secteur IT (Technologies de l'information), a permis l'enrichissement de certains, comme les propriétaires louant leurs appartements deux ou trois fois chers, ou les commerçants, restaurateurs etc.
Ainsi, si l’opposition alerte sur le danger que représentent ces "ennemis" russes, si même la présidente Salomé Zourabichvili, qui certes n’a que des pouvoirs protocolaires, plaide pour la restauration de visa pour les Russes, le parti au pouvoir n'est pas dans les mêmes dispositions. Sous l'égide de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, ce parti appelé "Rêve géorgien" mène depuis un an et demi une politique de rapprochement avec Moscou, une politique pro-russe.
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