Auchan cède 19 de ses supermarchés à Lidl, signe que ça ne s’arrange pas pour l'enseigne roubaisienne
Après le plan annoncé cet été, on attendait le feu vert de l'Autorité de la concurrence. C'est désormais chose faite. Des magasins à Paris, Bordeaux, Lyon, Grenoble, Toulon, Antibes, Cannes vont donc passer sous la bannière du discounter allemand Lidl.
Cela fait déjà plusieurs mois que l'enseigne de grande distribution est dans la tempête. Baisse des ventes, pertes de part de marché… Au printemps 2025, la famille Mulliez, propriétaire d'Auchan, reconnaissait que le modèle d'hypermarché, qui a longtemps fait le succès de la marque, est en perte de vitesse.
D'où ces transferts de magasins avec leplan annoncé cet été. L'Autorité de la concurrence devait s'assurer qu'au niveau local, ces acquisitions de magasins n'allaient pas entraver pas le choix offert aux consommateurs. Elle a validé, lundi 22 septembre, le rachat "sans conditions" de ces 19 magasins. Des supermarchés à Paris, Bordeaux, Lyon, Grenoble, Toulon, Antibes, Cannes ou encore Saint-Raphaël vont donc passer sous la bannière du discounter allemand Lidl, soit 33 000 mètres carrés au total.
Des emplois pour l'instant conservés
Auchan assure que cette cession doit permettre le maintien des 270 emplois concernés. Même si pour les salariés, cela fait beaucoup de changement d'employeurs : pour neuf magasins sur les 19 cédés, il s'agit d'espaces qui avaient déjà été rachetés par Auchan à Casino, il y a un an à peine, au moment de la déroute de la marque stéphanoise.
Néanmoins, chez Auchan, l'heure n'est pas au maintien de postes. À la fin 2024, le groupe avait annoncé un vaste plan social de plus de 2400 postes. Les syndicats craignent que ce ne soit pas terminé. Ils anticipent déjà d'autres cessions d'hypermarchés en plus de ces 19 magasins transférés à Lidl.
Lidl, le vent en poupe
Lidl, en revanche, s'en sort bien, ou mieux, car le groupe a aussi connu des résultats en demi-teintes ces dernières années. Sur son créneau, la marque s'est pris de plein fouet la concurrence d' enseignes comme Action, Normal, Neo...
Mais aujourd'hui, en France, Lidl entend bien repartir à l'offensive. Pour attirer les clients, le groupe a, par exemple investi, cette année, 150 millions d'euros pour rogner sur ses marges et baisser ses prix, notamment pour être plus compétitif sur les produits non alimentaires. Lidl cherche aussi à mettre l'accent sur les stations-service, le carburant étant classiquement un produit d'appel. Sur les 19 magasins achetés à Auchan, huit ont une station-service attenante.
La marque allemande affiche donc une dynamique de rachats, guettant les affaires à saisir. Depuis le début de l'année, elle a ainsi ouvert une vingtaine de magasins dans l'hexagone. Elle en aura 1627 au total, avec l'objectif d'atteindre 10% de parts de marché d'ici à 2030 sur le territoire français.
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