Conclave sur les retraites : le patronat ne veut pas céder sur l'âge de départ à 64 ans

C’est la dernière ligne droite, patronat et syndicats se retrouvent mercredi pour l'une des trois dernières journées de travail. Le Medef a fait des propositions, mais pas question de bouger sur l’âge.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une affiche sur la retraites à 64 ans, lors de la fête du travail, à Annonay, en Ardèche, le 1er mai. (ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS / AFP)
Une affiche sur la retraites à 64 ans, lors de la fête du travail, à Annonay, en Ardèche, le 1er mai. (ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS / AFP)

Les partenaires sociaux se retrouvent, mercredi 11 juin, pour l'une des dernières séances du conclave sur les retraites. Sans surprise, le patronat ne bouge pas sur l’âge légal de départ à 64 ans, pas de retour à 62 ans possible, comme le demandent les syndicats. L’état de nos finances ne nous le permet pas, assure le Medef, qui propose d’indexer automatiquement l’âge de départ sur des critères démographies, sur l’espérance de vie notamment, et le marché du travail.

En revanche, le patronat fait une avancée sur la pénibilité. Il propose d’introduire dans le compte pénibilité trois nouveaux critères : la prise en compte des charges lourdes, le fait d’avoir des postures pénibles et d’être soumis à des vibrations mécaniques. Ces critères qui avaient été enlevés, en 2017 du compte pénibilité pourraient donc être réintroduits.

Autre avancée, pour les femmes, le patronat suggère l’instauration d’un dispositif pour que celles qui ont des enfants et qui travaillent dans le privé, puissent voir leur retraite calculée sur les 23 ou 24 meilleures années et non pas sur les 25 meilleures années comme c’est le cas actuellement. Histoire de compenser, en partie, la perte de droits liés à la maternité, qui a découlé de la réforme d’Emmanuel Macron de 2023.

Un compromis avant le 17 juin ?

Pas sûr que ces propositions suffisent à déboucher sur un accord. Car, concernant la pénibilité, véritable cheval de bataille de la CFDT, le patronat, certes élargit les critères, mais veut limiter le compte à de la prévention, il ne veut pas être sur la réparation. Plus question, par exemple, pour les travailleurs d'utiliser le compte pénibilité pour bénéficier d'un départ anticipé à la retraite. Les points acquis ne serviraient qu'à financer des formations, et reconversions professionnelles.

De quoi braquer la CFDT, d’autant plus que dans le même temps, le patronat suggère de réduire le champ, et donc le nombre de bénéficiaires des carrières longues, ce dispositif qui permet des départs anticipés pour ceux qui ont commencé leur vie professionnelle jeunes. Dans les prochaines réunions, ces points vont être au cœur des discussions.

Il reste trois séances avant la fin du conclave, celui-ci doit se terminer le 17 juin. Après des mois de discussions, les syndicats qui restent et le patronat vont éprouver leur capacité à négocier en ayant à cœur de montrer qu’ils sont capables de trouver des compromis. Et ce, alors que le patronat suggère aussi que les partenaires sociaux reprennent la main sur le pilotage du régime général des retraites, comme ils le font pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco.

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